À l’occasion du 60e anniversaire du Bureau national de la catéchèse, instance de la CEI qui a permis – selon le pape – le renouveau catéchétique en Italie après le Concile Vatican II, le pontife argentin a proposé une longue réflexion, avec de nombreuses improvisations, sur le sens de la catéchèse. Dans le sillage de Vatican II, celle-ci doit pouvoir être renouvelée en intégrant les signes et les sensibilités de l’époque.
Mais le pape, sortant de ses notes, a voulu insister sur la nécessité pour un catéchiste de toujours observer le Magistère. «Garder la foi sans le Magistère de l’Église vous mène à la ruine», a-t-il prévenu.
Il a alors fustigé ceux qui, dans l’Église, ne suivaient pas le Concile Vatican II, pratiquaient la sélectivité à son égard ou bien l’interprétaient d’une certaine manière. Répétant que le Concile «est le Magistère de l’Église», il a alors demandé de ne faire aucune concession à ceux qui tentent de présenter une catéchèse qui n’est pas conforme à l’enseignement de l’Église.
La stricte observance du Magistère ne doit pas pour autant empêcher d’accepter les signes et sensibilités actuelles, a souligné le pape. En tant qu’»avant-garde de l’Église», la catéchèse ne doit pas avoir peur «d’accepter les défis présents et futurs» en développant par exemple de nouveaux outils.
Il a au passage rappelé que l’annonce de l’Évangile devait d’abord exprimer «l’amour salvateur de Dieu avant l’obligation morale». En ce sens, la catéchèse ne doit pas imposer la vérité mais faire appel à la liberté de façon joyeuse et stimulante.
Le pape a demandé aux catéchistes de ne pas déployer des «stratégies élitistes», surtout dans le contexte marqué par la crise sanitaire. Car cette crise pourrait hélas contribuer à mettre encore plus de distance entre l’Église et certaines périphéries. «C’est le moment d’être des artisans de communautés ouvertes qui savent valoriser les talents de chacun», a-t-il lancé, appelant les catéchistes à prendre pour modèle le Bon Samaritain, lui qui a su se rapprocher de l’étranger blessé.
Pour insister sur l’importance du rôle du catéchiste, le pape François a lancé à la soixantaine de personnes réunies en la salle Clémentine cette question: «Qui parmi nous ne se souvient pas d’au moins un de ses catéchistes?» Répondant pour sa part se souvenir de la religieuse qui l’a préparé à sa première communion et qui «[lui] a fait tant de bien», le pape a souligné la beauté de l’engagement des personnes, premiers «messagers de l’Évangile».
Pour l’évêque de Rome, le catéchiste est dès lors celui qui «conserve et entretient la mémoire de Dieu […]. C’est un chrétien qui met cette mémoire au service de l’annonce; non pour être vu, non pour parler de lui-même, mais pour parler de Dieu». (cath.ch/imedia/hl/bh)
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