La pression s’accentue sur les épaules de Jair Bolsonaro. Quelques jours après la plainte pour «Crimes contre l’humanité» déposée par le Cacique indigène Raoni contre le président du Brésil auprès du Tribunal international de La Haye, des leader religieux ont décidé de formuler une demande de destitution du Président d’Extrême droite pour « négligence dans la gestion de la pandémie du Covid-19, aggravant la crise». Cette démarche intervient alors que les chiffres de contamination de la Covid-19 explosent, avec officiellement plus de 8,8 millions de personnes infectées par le virus et près de 218’000 morts.
Auto-baptisés «Le Front de la Foi», les signataires de la demande de destitution assument être des «religieux critiques du gouvernement». Parmi eux figurent des prêtres catholiques, des anglicans, des luthériens, des méthodistes et des pasteurs de différentes églises évangéliques. Tous dénoncent un «crime de responsabilité», commis par Jair Bolsonaro.
Même s’ils ne sont pas tous suivis de manière formelle par leurs hiérarchies et institutions respectives, les religieux bénéficient d’ores et déjà de l’appui de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), du Conseil national des Églises chrétiennes du Brésil, de la Commission Brésilienne Justice et Paix et de l’Alliance des Baptistes du Brésil.
«Une partie de l’Église apporte un appui sans critique et inconditionnel à Bolsonaro, indépendamment du discours qu’il peut tenir, notamment en ce qui concerne la gestion de la crise sanitaire. À travers notre démarche auprès de l’Assemblée, nous voulons montrer que la foi chrétienne a besoin d’être sauvée et que l’Église n’est pas un bloc monolithique», a déclaré au quotidien Estadao de Sao Paulo, le théologien Tiago Santos, l’un des auteurs de la demande de destitution.
Selon les signataires de cette demande, les fautes du gouvernement dans la gestion de la crise du coronavirus sont nombreuses. La dernière en date est le manque d’oxygène dans les établissements hospitaliers de Manaus, dans l’État d’Amazonas, qui continue de provoquer des dizaines de morts. Cette demande de destitution se joint à la soixantaine déjà en attente sur le bureau du président du Tribunal suprême fédéral (STF).
Elle sera d’ailleurs suivie, ce 27 janvier, d’une nouvelle demande, formulée cette fois-ci par les partis de gauche, concernant «la gestion catastrophique du plan de vaccination et de l’aide d’urgence» suspendue fin décembre, privant ainsi 68 millions de brésiliens les plus pauvres d’une aide mensuelle de 100 francs. (cath.ch/jcg/bh)
Jean-Claude Gérez
Portail catholique suisse
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