Centrafrique: des habitants de Bouar réfugiés dans les églises

Au moins trois mille personnes ont trouvé refuge à l’évêché de Bouar, au nord-ouest de la République Centrafrique (RCA), après de violents combats ces derniers jours dans la région, a annoncé l’évêque de Bouar, Mgr Miroslaw Gucwa.

Cinquième ville du pays centrafricain, Bouar compte 40’000 habitants. Placée à la frontière, Bouar est un axe de transit du Cameroun vers la capitale, Bangui. Les 9 et 10 janvier derniers, des rebelles ont pris la ville d’assaut. Les attaques de ce groupe armé de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) ont fait cinq morts.

Depuis, le président Faustin Archange Touadéra a décrété un couvre-feu sur tout le territoire national. «Tous les soirs, des milliers de déplacés internes passe la nuit dans les églises, dans des conditions difficiles», a rapporté radio France internationale (RFI).

«Un président à l’écoute»

Cette situation de dégradation de la sécurité en RCA a été au centre des échanges, le 17 janvier dernier, entre le chef de l’Etat et les évêques du pays, conduits par le président de la Conférence épiscopale Centrafricaine (CECA), Mgr Nestor Nongo Aziagbia, évêque de Bossangoa, au nord. Face aux évêques, le président Touadéra a exprimé sa «préoccupation face à la situation difficile que vit le peuple centrafricain».

«Le président est à l’écoute de toutes les propositions et les suggestions en vue de trouver une solution», a souligné Mgr Aziagbia, alors CECA tenait également sa première session de l’année, à la cathédrale Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Bangui.

Les évêques appellent à se réunir et rester ensemble

Au terme des assises, les évêques ont exhorté les différentes parties à «privilégier l’intérêt supérieur de la nation, en se retrouvant autour d’une table pour résoudre leurs différends. Ils ont prôné «un dialogue sincère et franc, fraternel et constructif pour trouver une paix juste et durable, en repoussant la haine, la violence et l’esprit de vengeance».

«Notre pays a trop souffert de complots extérieurs avec des complicités locales. N’oublions surtout pas que se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble assure la réussite», ont plaidé les évêques. (cath.ch/ibc/gr)

Ibrahima Cisse

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