En 2007, le diocèse de Paris – où est mort Jérôme Lejeune en 1994 – avait ouvert la cause de béatification et de canonisation du professeur. L’enquête diocésaine avait été portée par Dom Jean-Charles Nault, actuel Père abbé de l’abbaye bénédictine de Saint-Wandrille. Clôturée en 2012, elle avait été envoyée à la Congrégation pour la cause des Saints. C’est la laïque Aude Dugast qui était alors devenue postulatrice de la cause.
Avec l’annonce officielle de la Congrégation pour la cause des saints, Jérôme Lejeune est désormais déclaré vénérable par l’Église catholique. Une nouvelle phase s’ouvre ainsi, celle de la béatification. Un miracle authentique réalisé par son intercession doit alors être reconnu par l’Église catholique pour le déclarer bienheureux.
Jérôme Lejeune est né en 1926 à Montrouge, en banlieue parisienne. Il étudia la médecine, avant de devenir chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en 1952. En juillet 1958, assisté de Marthe Gautier, il établit un lien entre un état de débilité mentale et une aberration chromosomique, par la présence d’un chromosome en trop sur la 21e paire, découvrant ainsi la trisomie 21.
Mais les fruits de sa recherche ont été utilisés à des fins qu’il a désapprouvées, comme le dépistage précoce des embryons porteurs de ces maladies, qui facilite leur élimination. Le professeur Lejeune décida alors de défendre publiquement les enfants malades en s’engageant contre l’avortement. Professeur de génétique fondamentale à la faculté de médecine de Paris à partir de 1964, il devint membre de l’Académie pontificale des sciences 10 ans plus tard, puis, en France, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, et ensuite de l’Académie de médecine.
Une forte amitié se noua entre Jean Paul II et le professeur Lejeune. Le 13 mai 1981, le professeur et son épouse déjeunaient à la table du pape polonais quelques heures avant que celui-ci ne soit touché par les balles du Turc Ali Agça.
Nommé par Jean Paul II en février 1994 à la tête de la toute nouvelle Académie pontificale pour la vie, il mourut deux mois plus tard, le 3 avril. Le lendemain de sa mort, le pape polonais écrivit que le professeur Lejeune avait «toujours su faire usage de sa profonde connaissance de la vie et de ses secrets pour le vrai bien de l’homme et de l’humanité, et seulement pour cela». Lors de son voyage en France, en août 1997, en marge des Journées mondiales de la jeunesse, Jean Paul II s’était recueilli sur la tombe de Jérôme Lejeune, dans la région parisienne. (cath.ch/imedia/cg/rz)
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