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Rome: Emouvantes festivités pour les 50 ans de sacerdoce du pape (101196)

1’500 prêtres en fraternité avec Jean Paul II

Rome, 10novembre (APIC) Quelque 1’500 cardinaux, évêques et prêtres du

monde entier, représentatifs de l’ensemble des prêtres ordonnés en 1946,

l’année de l’ordination de Karol Wojtyla, ont marqué dimanche à Rome les

cérémonies pour les 50 ans de sacerdoce du pape Jean Paul II.

Joie du ciel sur la terre, joie de la terre qui monte vers le ciel, la

mongolfière s’élève dans un ciel romain à peine voilé, sous la chaleur d’un

souffle irrésistible. Feu de chalumeau et vent de Pentecôte qui soulève

aussi les coeurs de ces 1’500 prêtres jubilaires rassemblés autour du pape

pour leurs noces d’or, depuis trois jours déjà. Une fête de l’espérance.

«Meilleurs voeux très Saint-Père! Best wishes Holy Father!» La flamme

arrache la nacelle chargée de voeux aux pavés de la Place Pie XII, sur laquelle s’ouvrent les deux colonnades embrassant les pèlerins de la Place

Saint-Pierre. Embrassement symbolique et très réel du Pape et de l’Eglise à

ces prêtres vaillants, même courbés sous les ravages des années, des années

de guerre aussi pour certains, de camps, de tortures, ou de l’héroïque quotidien du monastère et de la paroisse.

«Je vous embrasse tous, chers prêtres dispersés dans le monde, s’est exclamé le pape à l’Angélus, et je vous confie à Marie, Mère du Christ grand

prêtre, Mère de l’Eglise et de notre sacerdoce».

Les applaudissements nourris des prêtres jubilaires et des fidèles de

tous les continents accompagnent le mouvement des foulards jaunes, bleus,

blancs. Les calicots de «Solidarnosc» sont aussi là: des cars sont arrivés

de Pologne pour célébrer les noces d’or de «l’oncle Karol», devenu évêque

de Rome et Pasteur de l’Eglise universelle. Et dans toutes les langues on

scande comme lors des journées mondiales des jeunes: «Juan-Pa-blo se-gun-do

te-quie-re to-do-el-mun-do».

Retrouvailles et souvenirs

Ces trois jours qui ont culminé par la grandiose célébration de dimanche, ont été pleins de retrouvailles et du souvenir ému du jour de l’imposition des mains d’un évêque sur de jeunes têtes aujourd’hui chenues. Enveloppés du mystère du Christ grand prêtre, combien de fois n’ont-ils pas depuis, à l’instar de l’abbé Wojtyla, offert la messe et nourri les fidèles

du pain des forts? Combien de fois n’ont-ils pas étendu la main pour bénir

et pardonner les péchés? Combien de fois n’ont-ils pas instruit petits et

grands des vérités de la foi? Combien de fois recueilli le dernier souffle

des mourants, au seuil de la vie qui ne finit pas?

Ils étaient là, recueillant la joie et le fruit de cinquante ans de fidélité. Pour un nouveau départ, une espérance renouvelée. Tout cela a été

évoqué lors des célébrations liturgiques, des témoignages, des méditations,

des rencontres fraternelles. Au bureau d’inscription, jeudi soir, un Suisse

et un Belge tombent dans les bras l’un de l’autre: ils ont autrefois etudié

ensemble à Rome!

Le Père Luli, jésuite, est Albanais. Plusieurs de ses compagnons furent

fusillés à l’arrivée de la dictature communiste. Lui-même a été arrêté le

19 décembre 1947 pour agitation et propagande contre le gouvernement. Pendant neuf mois il sera reclus dans une cellule où il ne peut pas s’allonger. La nuit de Noël 1947 on le pend, nu, une corde passée sous les aisselles. Le froid, les coups, au coeur de la nuit de Noël, et pourtant la consolation de la présence du Christ. En tout 17 ans de prison et 17 ans de

travaux forcés. Libéré en 1989, – il a 79 ans -, il rencontre un de ses

bourreaux dans la rue, et pris de compassion, il l’embrasse.

En Birmanie le Père Aloysius et le P. Ernest ont été ordonnés ensemble

dans les forêts du nord du pays par un évêque missionnaire italien. «Je

voulais, déclare aujourd’hui le P. Aloysius communiquer la foi à ceux qui

ne croyaient pas, à ma famille qui était bouddhiste, à mon village. J’étais

le seul baptisé». Et le P. Ernest ajoute: «dans ma paroisse, qui groupe 20

villages, il n’y avait aucun catholique. Aujourd’hui ils sont 5’000″.

Des flambeaux dans la nuit de samedi

Samedi, à la nuit tombée, tous confluaient vers le Vatican pour une

veillée mariale. «Mon ordination aurait dû avoir lieu en 1943», confie

spontanément à des religieuses, le Pere Lawrence, du Nord de l’Angleterre

et qui s’exprime dans un excellent français. «Mais j’ai dû poursuivre mes

études et je n’ai été ordonné qu’en 1946. Ces célébrations, c’est un cadeau

formidable!» Au cours de ces cinquante ans, il a appris comment «faire rire

le Bon Dieu et en fait sans façons la confidence: «Racontez-lui vos plans,

ça le fait bien rire!» La vie avec Dieu de ce jeune aventurier de 80 ans a

été truffée de surprises.

La vive flamme des flambeaux, qui illuminait samedi la nuit de la place

Saint-Pierre, et le murmure des fontaines accompagnaient les Ave Maria égrennés au rythme de la procession qui s’est achevée au pied de l’obélisque.

Les fenêtres du Pape eclairées, la silhouette blanche est enfin apparue.

Quelques mots de bénédiction à l’adresse de ses «frères dans le sacerdoce»,

de leurs proches, de leurs pays.

L’hommage du cardinal Gantin

Les prêtres, évêques et cardinaux jubilaires ont en effet été invités à

ce joindre au Pape, avec leurs proches. Ensemble, ils ont rendu grâce à

Dieu «pour le sacerdoce ministériel donné à son peuple jusqu’à la fin des

siècles», selon les paroles finales du pape, debout dans la loggia, son

manteau rouge sur les épaules. Alors remonte à la mémoire l’hommage du cardinal Gantin, au seuil de l’eucharistie.

Le cardinal beninois inscrit ses paroles dans l’appel au pardon et à la

conversion de la lettre de Jean-Paul II pour l’an 2000: «Nous ressentons le

besoin de vous demander pardon aussi à vous, Saint-Père, pour les souffrances que nous vous avons procurées au cours de ces années. Nous vous renouvelons notre promesse de demeurer fidèles au Christ, à l’Eglise, et au magistère de Pierre jusqu’à l’effusion du sang».

L’hymne à l’espérance

Trois jeunes femmes ont mis un terme aux célébrations de dimanche, en

interprétant un hymne à la foi et à la paix, en un vibrant hommage à

l’oeuvre de dialogue de Jean-Paul II avec les juifs et l’Islam. L’une d’entre elles est chrétienne, l’autre juive, la troisieme musulmane. Elles ont

chanté la vie en se tenant la main.

Derniers moments, de trois jours de fête, avec l’orchestre de la RAI et

son interprétation du Te Deum de Haydn tandis que Vittorio Gassman, l’acteur, prêtait sa voix au pape et aux milliers de prêtres unis à lui pour

dire la belle prière composée par le Pape à l’occasion du Jeudi Saint:

«Nous te reconnaissons Trinité sainte pour la source de notre vocation «.

Jusqu’à la confession finale: «O Christ, Tu es notre espérance»

Un repas pris avec l’ensemble des invités et le pape a clôturé la matinée. (apic/imed/pr)

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