La décision de l’administration Trump se fonde en partie sur le fait que Cuba offre un refuge aux chefs rebelles colombiens et aux fugitifs de la justice américaine, ainsi que sur le soutien de Cuba à Nicolas Maduro, président contesté du Venezuela, qui n’est pas reconnu par les États-Unis.
«En tant que président de Justice et Paix internationales, j’exprime mon profond désaccord avec la décision du secrétaire d’Etat Pompeo d’ajouter Cuba à la liste des États qui soutiennent le terrorisme», a déclaré Mgr David Malloy, évêque de Rockford.
«Comme notre commission l’a dit à maintes reprises, nous avons besoin de plus de relations entre les États-Unis et Cuba, et non de moins, afin de construire des liens commerciaux, culturels et scientifiques mutuellement bénéfiques qui apporteront une prospérité durable à nos deux nations», a-t-il déclaré.
Depuis des décennies, en collaboration avec le Saint-Siège, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis a encouragé la collaboration entre les États-Unis et Cuba, ainsi que la levée complète de l’embargo économique contre l’île.
En annonçant la désignation de Cuba, le 11 janvier, le secrétaire d’État Mike Pompeo a indiqué que ce pays avait apporté «son soutien aux actes de terrorisme international en offrant un refuge aux terroristes».
Il a cité le refus de Cuba d’extrader dix dirigeants d’un groupe rebelle colombien qui a bombardé une école de police en janvier 2019, et le fait qu’il héberge au moins trois fugitifs américains. Le secrétaire d’État ajouté qu’en mai 2020, le Département d’État avait certifié que Cuba ne coopérait pas pleinement avec les efforts de lutte contre le terrorisme des États-Unis.
Selon Pompeo «l’appareil cubain de renseignement et de sécurité a infiltré les forces de sécurité et les forces militaires du Venezuela, aidant Nicolas Maduro à maintenir son emprise sur son peuple tout en permettant aux organisations terroristes de fonctionner».
Le statut de Cuba en tant qu’État soutenant le terrorisme «soumet l’île à des sanctions qui pénalisent les personnes et les pays engagés dans les échanges commerciaux avec elle, restreint l’aide étrangère des États-Unis, interdit les exportations et les ventes de matériel militaire et impose des contrôles sur les exportations de biens à double usage.
Placée pour la première fois sur la liste en 1982 sous Ronald Reagan, Cuba en avait été retiré en 2015 par l’administration Obama après le dégel historique des relations entre Washington et Cuba, dû notamment à l’entremise du Saint-Siège. Après le retrait récent du Soudan, seuls trois autres pays figurent sur la liste des Etats qui soutiennent le terrorisme : La Corée du Nord, la Syrie et l’Iran.
Le ministre cubain des affaires étrangères, Bruno Rodríguez Parrilla, a condamné l’action américaine dans un tweet lundi, la qualifiant d'»hypocrite et cynique» et d'»opportunisme politique» à moins de 10 jours de la fin de l’administration Trump.(cath.ch/cna/mp)
Maurice Page
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