Dans une interview de 45 minutes accordée à la chaîne italienne TG5, le pape François évoque les conséquences de la pandémie sur les activités du Saint-Siège et ses déplacements. Il confie notamment que ses voyages en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Indonésie ont dû être annulés «parce que, assure l’évêque de Rome, je ne peux pas, en conscience, provoquer des rassemblements».
Le pape en conclut que son voyage en Irak est susceptible d’être annulé. «Maintenant, je ne sais pas si le prochain voyage en Irak aura lieu», lâche-t-il. Le successeur de Pierre craint que sa présence engendre d’importants brassages de population qui peuvent favoriser la propagation de l’épidémie.
Pour Faraj-Benoît Camurat, le directeur de l’association Fraternité en Irak, il est effectivement difficile d’imaginer un voyage en Irak sans rassemblements importants. «Les Irakiens sont extrêmement honorés de cette visite. Pour une fois que ce n’est pas un chef d’État qui vient saluer des troupes et qui repart aussitôt… Cette visite de cinq jours leur fait d’autant plus plaisir. Ils la reçoivent comme un cadeau», insiste-t-il.
Dès lors, pas impossible que des foules se massent sur les routes pour saluer le pontife lors de son passage ou que des milliers de personnes se rassemblent pour les célébrations.
Toutefois, depuis l’annonce officielle du voyage en Irak en décembre dernier, la situation sanitaire dans ce pays ne s’est pas dégradée. Le gouvernement irakien, tout comme le Vatican, avaient dû considérer attentivement cet aspect.
D’après les chiffres de l’organisation mondiale de la santé, le pays aurait enregistré un peu moins de 13’000 décès depuis le début de la pandémie. Depuis juillet 2020, la courbe officielle du nombre de décès n’a cessé de baisser. Il possible toutefois que les cas de Covid-19 ne soient pas tous recensés.
Peu de temps avant la déclaration du pape, le site internet du patriarcat chaldéen diffusait le logo officiel de la visite du pape en Irak. On y voit le 266e pontife tout sourire saluant de la main l’Irak. Sur la carte du pays, on retrouve le Tigre et l’Euphrate ainsi qu’un palmier. Une colombe de la paix survole les drapeaux du Saint-Siège et de la République d’Irak.
En trois langues – arabe, chaldéen et kurde – est écrit le maître-mot du voyage: «Vous êtes tous frères», une citation tirée de l’Évangile de Matthieu. Dans un pays laminé par la guerre et le terrorisme, le pape François, dans le sillage de sa dernière encyclique Fratelli tutti, souhaite favoriser, avec ce voyage historique, la réconciliation et la paix. (cath.ch/imedia/hl/rz)
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