Moins de 150 personnes ont assisté à cette messe que le pape a présidée depuis l’autel de la chaire de Saint-Pierre. Quelque 20 cardinaux étaient également présents.
Adorer le Seigneur à la manière des Mages n’est «ni facile ni immédiat» et exige une maturité spirituelle, a commenté le pape en cette fête de l’Épiphanie. L’être humain a un besoin naturel d’adorer, a-t-il expliqué, et s’il n’adore pas Dieu, il adorera des idoles: au lieu d’être croyant, il deviendra idolâtre. «Qui n’adore pas Dieu adore le diable», a-t-il ajouté.
À l’exemple des Mages, le primat d’Italie a donc invité à se laisser «instruire par le cheminement de la vie, marqué par les difficultés inévitables du voyage». En effet, «la vie n’est pas une démonstration d’habileté, mais un voyage vers Celui qui nous aime (…): en regardant vers le Seigneur, nous trouverons la force pour progresser avec une joie renouvelée», a-t-il exprimé. Il ne s’agit donc pas, a-t-il précisé, de passer sa vie à regarder «la carte des vertus» que nous possédons mais de revenir sans cesse au Seigneur.
L’attitude d’adoration des Mages, a souligné le pape, doit aussi conduire chacun «à voir au-delà du voile du visible, qui souvent se révèle trompeur». Devant ce tout petit enfant, cette «scène si humble et presque insignifiante», les Mages ont su voir la présence d’un souverain, à l’inverse d’Hérode qui n’a pas su poser un tel regard. Les Mages nous invitent en ce sens au «réalisme théologal», c’est-à-dire à «percevoir avec objectivité la réalité des choses, en parvenant finalement à la compréhension que Dieu fuit toute ostentation».
Chaque chrétien doit donc consacrer plus de temps à l’adoration, a exhorté le pontife en insistant sur le caractère «sérieux» de cette prière. «L’acte d’adoration suppose d’abord de lever les yeux vers Dieu, a-t-il poursuivi, de ne pas se laisser emprisonner par les fantasmes intérieurs qui éteignent l’espérance, et ne pas faire des problèmes et des difficultés le centre de l’existence». Il s’agit d’«une invitation à mettre de côté la fatigue et les plaintes, (…) à se libérer de la dictature du moi, toujours enclin à se replier sur soi-même».
Un tel comportement ne revient nullement à nier la réalité, a précisé le pontife mais consiste plutôt à «regarder d’une manière nouvelle les problèmes (…) en sachant que le Seigneur connaît nos situations difficiles, écoute attentivement nos invocations et n’est pas indifférent aux larmes que nous versons».
Ce regard confiant produit la gratitude filiale, a considéré le pape. À l’inverse, lorsque nous fixons l’attention exclusivement sur les problèmes, «la peur envahit le cœur et le désoriente, donnant lieu (…) à l’angoisse, à la dépression». Lorsqu’une telle situation survient, il faut avoir le courage de «briser le cercle de nos conclusions acquises, sachant que la réalité est plus grande que nos pensées». (cath.ch/imedia/cg/bh)
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