L’histoire remonte au printemps 2017. Quelques mois après avoir pris ses fonctions comme curé de Grächen, l’abbé Antony C. Kandath, prêtre de l’archidiocèse d’Agra en Inde, «fait souffler un vent de tempête dans le village», selon les termes du quotidien haut-valaisan Walliser Bote.
La relation entre le prêtre et les fidèles est rapidement rompue. L’abbé Kandath est «exigeant, dominateur, intransigeant et égoïste», peut-on lire à l’époque dans le RhoneZeitung. Sacristains, membres du chœur ou simples fidèles, les voix critiques contre le prêtre ne manquent pas. L’attitude insistante et exigeante du curé rend le travail très difficile et finit par tuer dans l’œuf toute relation de confiance, ont relevé les médias.
Des plaintes sont déposées auprès du diocèse, alors que le curé Kandath est au village depuis environ six mois. En réponse, le vicaire général Richard Lehner déclare qu’il gardera un œil sur la situation.
A l’automne 2017, la situation devient insoutenable. L’évêque de Sion, Mgr Jean-Marie Lovey, démet l’abbé Kandath de ses fonctions. Auparavant, le prêtre avait déjà été privé d’enseignement religieux, ce qui est probablement l’une des raisons – précise le quotidien valaisan – pour laquelle la relation de travail a pris fin d'»un commun accord».
Les autorités ecclésiales ont également déclaré que l’abbé Kandath ne travaillerait plus dans le diocèse de Sion. Soupir de soulagement de la part des habitants de Grächen, tandis que le prêtre rend son étole. Pendant deux ans, Antony Kandath gagne sa vie dans l’entreprise Scintilla, en faisant du travail en équipe.
En 2019, Mgr Jean-Marie Lovey ramène Kandath dans le giron de l’Église. L’ancien curé de Grächen est nommé vicaire des paroisses germanophones de St-Théodule, à Sion, et du St-Esprit, à Sierre. Il y reprend d’abord certaines tâches qui étaient auparavant effectuées par un assistant pastoral.
Les choses se passent apparemment mieux pour lui car, un an plus tard, l’abbé Kandath est promu. Depuis septembre 2020, il est le curé de la paroisse germanophone de Saint-Théodule à Sion. Il succède à l’abbé Herbert Heiss, qui a atteint l’âge de la retraite.
Antony C. Kandath est donc à nouveau curé de paroisse et de retour dans le diocèse de Sion, contrairement à l’annonce faite il y a trois ans comme quoi le prêtre n’avait plus d’avenir en Valais. «Ils voulaient simplement donner une seconde chance au prêtre», explique Paul Martone, responsable de la communication du diocèse du Haut-Valais, à propos de la volte-face de ses patrons. Le Walliserbote estime que le manque de personnel a probablement aussi joué un rôle dans la décision du diocèse.
Des problèmes similaires à ceux rencontrés à Grächen n’ont ainsi pas été relevés jusqu’à présent. Et les réactions des actuels collaborateurs du prêtre donnent raison au diocèse. «La collaboration avec l’abbé Kandath se passe très bien», affirme Bernhard Meichtry, co-président du conseil de paroisse de St-Théodule. Interrogé sur les incidents survenus à Grächen, le Bernhard Meichtry estime que le passé de l’abbé Kandath ne doit pas interférer sur le travail qu’il effectue actuellement. Sinon, ce ne serait pas lui donner authentiquement une seconde chance. (cath.ch/walliserbote/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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