Quelque 7,5 millions d’électeurs nigériens étaient attendus aux urnes le 27 décembre pour les élections présidentielles et législatives. Les 26’000 bureaux de vote ont ouvert aux alentours de 8h avec un léger retard et une trentaine de candidats sont en lice pour succéder au président sortant Mahamadou Issoufou, du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS). Ce dernier ne s’est pas représenté après deux mandats successifs de cinq ans à la tête du pays, conformément à la Constitution. Ce scrutin présidentiel à deux tours est doublé des législatives pour l’élection des 171 députés du Parlement.
En RCA quelque 1,8 million d’électeurs sont appelés aux urnes pour ce scrutin présidentiel et législatif. L’élection présidentielle enregistre plusieurs candidatures, dont celle du président sortant Faustin Archange Touadéra, au pouvoir depuis la dernière élection présidentielle de décembre 2015. Il affronte 16 autres candidats. Cette présidentielle est également couplée aux élections des 140 députés au Parlement de Bangui.
A la veille des joutes électorales au Niger, Mgr Djalwana Laurent Lompo, archevêque de Niamey, la capitale, appelé les électeurs et hommes politiques du pays, «à la responsabilité», pour que le double scrutin présidentiel et législatif ait lieu dans « un climat de paix».
Au quotidien burkinabè Sidwaya, Mgr Laurent Lompo a estimé que ces élections sont «une occasion pour le peuple, de manifester son amour pour le pays, ainsi que son sens du patriotisme et son engagement à être des hommes de paix pour l’intérêt supérieur de la nation».
«Au nom de la foi, nul n’a le droit d’accentuer la souffrance du peuple», a-t-il poursuivi, tout en exhortant les dirigeants des différentes confessions religieuses, les chefs traditionnels, les hommes politiques de toute tendance confondue, à tourner leurs regards vers Dieu pour des élections apaisées.
De leurs côtés, les évêques de la Conférence épiscopale de Centrafrique (CECA) ont invité les hommes politiques de leur pays à faciliter le bon déroulement du processus électoral dans l’intérêt du peuple centrafricain.
Dans une déclaration publiée sur le site de radio Ndekeluka, la plus importante radio locale avec plus d’un million d’auditeurs à travers le territoire national, les évêques centrafricains ont demandé au gouvernement de mettre en œuvre le plan intégré de sécurisation des élections et de privilégier le dialogue et le consensus national, dans «le strict respect» de l’ordre constitutionnel.
Cette déclaration faisait suite à la dégradation de la situation politico-militaire dans le pays, la semaine dernière, à la suite de nouvelles violences des groupes rebelles. Selon le porte-parole et vice-président de la CECA, Mgr Bertrand Guy Richard Appora-Ngalanibé, ces violences sont liées «à l’invalidation de la candidature d’un des acteurs politiques». Sans le nommer, il s’agit de celle l’ex-président François Bozizé, renversé par les rebelles du Seleka en 2013. Sa candidature a été rejetée par la Cour Constitutionnelle au motif qu’il est « poursuivi pour de présumés crimes », commis pendant qu’il dirigeait le pays, de mars 2003 et mars 2013. Il fait «l’objet de sanctions de l’ONU, datant de 2014 et renouvelées en juillet 2020. Il déroge donc au critère de bonne moralité, inscrit dans le code électoral», a ajouté la plus haute instance judiciaire centrafricaine.
«Le peuple a trop souffert, les Centrafricains sont continuellement en deuil»
«Le peuple a trop souffert, les Centrafricains sont continuellement en deuil, on ne peut pas parler tout le temps de gouvernement de transition, et la RCA ne peut pas non plus, être éternellement en transition», a dénoncé Mgr Appora-Ngalanibé sur Radio France Internationale (RFI).
Depuis plus d’une semaine, la RCA est le théâtre de violences et d’agissements de groupes armés qui remettent en cause le scrutin du dimanche et menacent de marcher sur la capitale Bangui. Des attaques dans plusieurs localités du pays ont perturbé la campagne électorale, la distribution des cartes d’électeurs et les activités d’organisation des bureaux de vote. Le 25 décembre, jour de Noël, trois Casques bleus burundais de la Mission des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA) ont été tués par des éléments non-identifiés à Dékoa, une localité située à 250 kilomètres au nord de Bangui.
Dans certaines zones de la République Centrafricaine, les groupes armés ont pour but d’étendre leur suprématie et de continuer à piller les ressources naturelles du pays, a confié Mgr Appora-Ngalanibé à l’œuvre d’entraide «Aide à l’Eglise en Détresse» (ACN).
Cependant, des initiatives interreligieuses démontrent que cette crise peut être une occasion de resserrer les liens entre les concitoyens, de même dans la lutte commune contre le Covid-19: «Avec le concours de nos frères protestants et musulmans, réunis au sein de la Plateforme des Confessions Religieuses de Centrafrique, à Bambari, nous nous évertuons à faire des campagnes de sensibilisation sur cette pandémie dont beaucoup minimisent encore la portée et la dangerosité». (cath.ch/ibc/acn/be)
Ibrahima Cisse
Portail catholique suisse
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