Cinq mois après sa dernière visite, en juin 2020, le ministre français s’est de nouveau entretenu avec ses homologues du Saint-Siège. Les venues régulières de l’homme politique depuis sa nomination comme ministre des Affaires étrangères facilitent les relations entre les trois hommes qui se passent désormais des préliminaires formels et aiment aborder directement de sujets dans le vif.
Le Liban a constitué l’un des sujets phares de l’entretien, les deux parties s’accordant sur la nécessité pour ce pays d’arriver à former un gouvernement et à sortir de l’immobilisme politique qui contraste avec l’urgence de la situation économique et sociale au pays du Cèdre. Le ministre a également fait état de la conférence des donateurs pour le Liban pilotée par la France qui s’est tenue le 2 décembre dernier.
Si l’action de la France au Liban « est connue et appréciée », Jean Yves Le Drian et les diplomates se sont interrogés sur la manière dont ce pays pouvait « sortir de l’impasse », la situation semblant complètement « bloquée ». Tous se sont accordés sur le fait que la société civile libanaise ne se reconnaissait pas dans ses dirigeants et ont admis la nécessité pour les politiques libanais de sortir des mauvaises habitudes.
L’Union européenne et le climat ont également été au centre des échanges entre le Français et les « ministres » du Saint-Siège. Jean-Yves Le Drian a confié à ses homologues qu’il faisait preuve d’un optimiste « réel mais modéré » en matière climatique. La question du réengagement américain au sein de l’Accord de Paris a également été évoquée, les deux parties soulignant le nécessaire dialogue entre les Etats-Unis et l’Europe sur la question climatique.
Le chef de la diplomatie française s’est également réjoui de la participation du Saint-Siège au sommet virtuel sur le climat le 12 décembre prochain, un événement organisé par les Nations Unies, la France et le Royaume-Uni marquant le 5e anniversaire de l’Accord de Paris.
Hasard du calendrier, la venue du ministre d’Emmanuel Macron coïncidait avec le passage à Rome de Mgr de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France. Lors d’une audience avec le pape François, ce dernier avait renouvelé l’invitation de l’Eglise en France pour un voyage du pontife dans l’Hexagone.
Dans le même sens, le ministre Le Drian a rappelé que le pape était attendu en France « comme le président de la République lui a dit a plusieurs reprises ». Toutefois, le sujet ne semble pas prioritaire compte-tenu de de la crise sanitaire actuelle qui empêche l’organisation effective d’un tel voyage.
Autre point central de cet entretien, l’organisation du centenaire de la reprise des relations bilatérales entre la France et le Saint-Siège prévue en 2021. Bien que les circonstances actuelles ne permettent pas encore de fixer une date, l’idée d’une série d’événements rythmant l’année 2021 a été retenue.
Cette commémoration permettra d’aborder les grands sujets tels que la République ou la laïcité. Quels que soit les sujets choisis, l’objectif de cette batterie d’événements sera de permettre un débat entre le monde religieux avec le monde laïc.
La canonisation prochaine du bienheureux Charles de Foucauld prévue en 2021 a enfin figuré au programme des échanges entre les trois diplomates. Le Saint-Siège et la France souhaitent honorer cette figure majeure de l’encyclique Fratelli tutti, a-t-on enfin confié à I.MEDIA. (cath.ch/imedia/cg/be)
I.MEDIA
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