Côte-d’Ivoire: les évêques dénoncent les violences électorales

La Conférence des évêques catholiques de Côte-d’Ivoire (CECCI) a dénoncé, fin novembre 2020, les violences «d’une rare barbarie», qui ont lieu dans le cadre de l’élection présidentielle du 31 octobre. Les prélats ont exhorté au dialogue et à la concorde nationale.

«Il est inadmissible qu’au 21ème siècle, l’on assiste à des chasses à l’homme à la machette, au gourdin et au fusil, pour ôter la vie à son semblable», ont lancé les évêques ivoiriens dans une déclaration du 19 novembre 2020 publiée sur leur site.

Un bilan établi le 11 novembre par le gouvernement fait état de 85 morts et 484 blessés dans les violences perpétrées autour des élections présidentielles, depuis le 10 août 2020. Le scrutin, boycotté par l’opposition, a été chaotique et accompagné de heurts entre les factions politiques. Le président sortant Alassane Ouattara a finalement été élu dès le premier tour.

Réfugiés mineurs

Selon le Haut- commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR), les affrontements en Côte-d’Ivoire, en novembre, entre les partisans de l’opposition et ceux du pouvoir, dans les régions du Centre et du Centre-Ouest, ont contraint des milliers de personnes à fuir vers le Libéria voisin. Deux réfugiés sur trois sont des mineurs. Les abris et autres ressources sont devenus rares et les nouveaux arrivants dorment dans des écoles et des églises.

Besoin de justice

Pour eux, c’est comme si «l’histoire se répétait», car, il y a dix ans, une sanglante crise post-électorale avait déjà endeuillé la Côte d’Ivoire. L’annulation des résultats dans plusieurs régions du pays, qui avaient donné Laurent Gbagbo vainqueur, avait provoqué une guerre civile meurtrière. Le scénario semblable qui semble se répéter indigne les évêques. «Nous condamnons fermement toutes les violences de tous les camps politiques, notamment de ceux qui ont armé et encouragé des jeunes dans le but funeste de massacrer d’autres jeunes».

La CECCI a lancé un appel à la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour retrouver et juger les auteurs des crimes. Elle a également exhorté le pouvoir et l’opposition, au dialogue afin de parvenir «à la concorde nationale, à des solutions justes qui sauvegardent et promeuvent le bien commun».(cath.ch/ibc/ag/com/rz)

Ibrahima Cisse

Portail catholique suisse

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