Le prêtre polonais s’est dit très blessé par les attaques qui visent Jean Paul II à la suite de la publication du rapport sur l’ex-cardinal Theodore McCarrick le 10 novembre dernier. D’après le rapport McCarrick, Jean Paul II aurait nommé Theodore McCarrick archevêque de Washington en novembre 2000, malgré les avertissements du cardinal John O’Connor sur le comportement potentiellement déviant du prélat américain.
Le rapport explique également que Jean Paul II a pris la décision de le nommer à cette haute fonction après avoir reçu les résultats d’une enquête n’ayant apporté aucune preuve tangible sur de potentiels abus. De plus, l’ex-cardinal l’a lui-même assuré de son innocence dans une lettre.
«Il y a eu une interprétation malveillante et biaisée des faits. Si on lit le rapport honnêtement et intelligemment, il est clair que la figure de saint Jean-Paul II en ressort indemne», a réagi le père Oder auprès de Vida Nueva. «J’ai lu l’intégralité du document sur McCarrick et on n’y trouve rien d’incorrect en ce qui concerne Jean Paul II. [Le rapport] parle clairement de son attitude et de son comportement. [Jean Paul II] a essayé d’approfondir la figure de cette personne en demandant un2 enquête», poursuit le président de la Cour d’appel de la Curie romaine.
La présomption d’innocence
Cet apparent soutien du pape Jean Paul II à Theodore McCarrick a conduit à une critique qui est totalement «injuste», selon le postulateur de la cause de canonisation de Wojtyla. «En polonais, on dit que si vous voulez battre un chien, vous trouverez toujours un bâton pour le faire. Dans ce cas, il s’agit d’un grand saint, dont on veut insulter la mémoire», a-t-il dénoncé.
Pour le père Oder, Jean Paul II a tenu compte de la présomption d’innocence. «Le rapport du Vatican montre noir sur blanc qu’aucune allégation crédible n’a été faite avant 2017. Toute personne ayant la moindre formation juridique sait que la présomption d’innocence existe. S’il n’y a aucune preuve, la personne est innocente», argumente le père Oder. «Le rapport est clair et montre que Jean Paul II n’a rien à voir avec les accusations que certains portent contre lui», conclut le postulateur.
Cette défense du prélat polonais intervient alors qu’un documentaire, diffusé par la chaîne de télévision polonaise Tvn24 le 9 novembre, dénonce l’éventuelle dissimulation de cas de pédophilie dans l’Église dans lesquels le cardinal Dziwisz aurait été impliqué, dissimulant ces faits au pape. Le haut prélat polonais a été un homme clé du pontificat de Karol Wojtyla, surtout pendant les dernières années de sa vie. L’épiscopat polonais a exhorté le Vatican, le 10 novembre dernier, à dissiper «tous les doutes» sur cette affaire, tandis que le cardinal âgé a défendu son innocence dans une déclaration et a rejeté les accusations du documentaire comme «infâme calomnie». (cath.ch/imedia/at/gr)
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