«Voilà comment je veux vivre, voilà comment je veux mourir»

La demande pour les directives anticipées a augmenté avec la crise du coronavirus. En ce moment, les personnes âgées ont particulièrement besoin de parler de leurs souhaits. Dans les directives anticipées, il leur est possible d’exprimer leur volonté pour qu’elle soit prise en compte au cas où elles ne seraient plus en mesure de le faire, rappelle Caritas Suisse.

Desirée Germann, Caritas Suisse

Des questions fondamentales ont gagné en importance avec le coronavirus : si je suis atteint-e d’une forme grave du Covid-19, comment voudrais-je qu’on me traite? Est-ce que je veux qu’on me mette sous respirateur artificiel en soins intensifs? Est-ce que je veux rester chez moi ou dans mon EMS etbénéficier de bons soins palliatifs ?

«Il est important de se poser ces questions», souligne Gudrun Michel, responsable de CaritasCare. «Penser à notre mort n’est pas très agréable. Mais c’est nécessaire et raisonnable. Surtout pour les proches. Si une personne n’est plus en mesure de formuler ses souhaits, ce sont les proches qui doivent décider. Et c’est plus facile si l’on en a discuté auparavant et qu’on a précisé ses volontés par écrit.»

Les directives anticipées permettent la clarté

Dans les directives anticipées, il est possible d’exprimer sa volonté pour qu’elle soit prise en compte au cas où l’on ne serait plus en mesure de le faire. Toutefois, il n’y a aucune obligation. Il ne faut pas précipiter le processus de découverte de ce que l’on souhaite vraiment pour soi. Ce sont par des dis-cussions avec la famille, les amis et le médecin de famille que l’on pourra déterminer ce qui nous convient le mieux.
Si des directives anticipées existent déjà, on peut les compléter par une mention prenant en compte le Covid-19. Quelqu’un qui souhaite qu’on pratique tous les traitements médicalement utiles à la guérison n’a pas nécessairement besoin de signer de directives anticipées.

Mourir chez soi

Par contre, si une personne ne souhaite pas être mise sous respirateur artificiel, il lui suffit d’ajouter une phrase dans les directives anticipées, suggère Andreas U. Gerber, professeur émérite, spécialiste en médecine interne et en infectiologie et membre de l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM). «Si je devais tomber dans un état d’incapacité de mon jugement, à la suite d’une maladie infectieuse grave, par exemple le Covid-19, une septicémie ou autre, et si ma survie ne peut être garantie que par la respiration artificielle, je demande à l’équipe soignante qui me traite de s’abstenir d’une telle intervention. Dans une telle situation, je souhaite plutôt bénéficier de soins palliatifs efficaces, qui me permettent de mourir dans la dignité, sans anxiété, sans détresse respiratoire et sans douleur. Je préfère pouvoir mourir chez moi, si possible.»

Chercher le dialogue

Quels que soient ses souhaits personnels, il est important de parler à l’entourage et au médecin. Il est crucial de pouvoir discuter de ses propres valeurs et souhaits et de parler de l’existence des directives anticipées. Ces dernières sont juridiquement contraignantes à partir du moment où elles sont signées. Il est recommandé de renouveler cette signature tous les deux ans. Cela confirme qu’elles correspondent toujours à la volonté de la personne.

Un dossier de Caritas

Les directives anticipées font partie du dossier de prévoyance de Caritas qui comprend également les dispositions de fin de vie, un mandat pour cause d’inaptitude, des instructions pour régler ses dernières volontés et un guide pour rédiger son testament. Ces documents sont pensés pour composer une bonne prévoyance. (cath.ch/com/mp)

Le dossier de prévoyance et la brochure Directives anticipées peuvent être commandés sur le lien: caritas.ch/prevoyance. Caritas propose également une consultation téléphonique au numéro 0848 419 419.

Rédaction

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/voila-comment-je-veux-vivre-voila-comment-je-veux-mourir/