Le Père Carlos Josaphat Pinto de Oliveira est mort à Goiânia, le 9 novembre 2020, cinq jours après avoir fêté son 99e anniversaire, rapporte Frei Betto sur le site des dominicains du Brésil.
Né en 1921 à Abaeté, il entre au petit séminaire l’âge de 12 ans. Après ses études à Petrópolis, il est ordonné prêtre en 1945. Il enseigne ensuite pendant plusieurs années à Caraça, Mariana ainsi qu’à Fortaleza et à Recife.
En 1953, à l’âge de 32 ans, le Père Josaphat quitte les lazaristes et choisit de rejoindre l’ordre des dominicains. Il vient alors poursuivre ses études en France, où il se lie avec les théologiens tels que les dominicains Congar et Chenu, le jésuite Karl Rahner et les philosophes Jacques Maritain, Etienne Gilson et Emmanuel Mounier.
Il rentre au Brésil en 1963 et assume la fonction de régent des études des frères dominicains à São Paulo. Il se rapproche de la gauche catholique par l’intermédiaire de la JUC (Jeunesse universitaire catholique) et de l’organisation politique Action populaire (AP).
Homme aux multiples talents, il maîtrise outre la théologie, la philosophie, la psychologie, l’éthique, l’économie politique et la communication sociale. En mars 1963, il fonde l’hebdomadaire Brasil Urgente. Organe non partisan, le journal qui propage les encycliques sociales du pape Jean XXIII et défend les réformes fondamentales, est fermé par la dictature militaire en avril 1964. Pressentant les orientations du pays, le Père Carlos Josaphat s’était déjà exilé en Europe.
En 1965, il obtient en France une thèse de doctorat sur l’éthique de la communication sociale. Il s’installe alors pendant près de trente ans à Fribourg, où il devient chargé de cours puis professeur d’éthique des communications (de 1977 à 1988) à l’Institut de journalisme et de communication sociale de l’Université, et enfin professeur de théologie morale.
Après sa retraite, il rentre à nouveau au Brésil, en 1994, il revient enseigner à l’École dominicaine de théologie de São Paulo et dans plusieurs universités, et donne de nombreuses conférences.
Le frère Carlos Josaphat était un homme au sourire permanent et à l’optimisme viscéral, note son confrère Frei Betto. Sa simplicité l’empêchait d’afficher sa vaste érudition. Il est l’auteur de pas moins de 63 livres et d’innombrables articles. Il a été enterré dans sa ville natale, Abaeté (MG), comme il le souhaitait. (cath.ch/com/mp)
Maurice Page
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