Le pape a poursuivi son cycle de catéchèses sur la prière dans la bibliothèque du Palais apostolique du Vatican. Avant de commencer, se détachant de ses notes, il a tenu à justifier le fait de passer autant de temps sur ce thème.
«Quelqu’un m’a dit: ‘Vous parlez trop de la prière, ce n’est pas nécessaire’, a-t-il rapporté avant d’insister: «Si ! C’est nécessaire, parce que si nous ne prions pas nous n’avons pas la force pour aller de l’avant dans la vie. La prière est comme l’oxygène de la vie. La prière, c’est attirer sur nous la présence de l’Esprit saint qui nous pousse toujours à aller de l’avant. C’est pourquoi je parle tant de la prière».
«La prière doit tout d’abord être tenace», a expliqué le pape, citant alors la parabole de saint Luc qui raconte l’histoire d’un hôte arrivant à l’improviste et insistant toute la nuit pour entrer dans la demeure. La parabole explique que l’ami qui dormait se lève finalement et vient ouvrir à son hôte. «Celui qui frappe avec foi et persévérance à la porte de son cœur n’est pas déçu», a développé le pontife, précisant que «Dieu est plus patient que nous».
S’appuyant sur une deuxième parabole, celle de la veuve qui s’adresse avec insistance au juge, le pape François a souligné que cette histoire «nous fait comprendre que la foi n’est pas l’élan d’un moment, mais une disposition courageuse à invoquer Dieu».
Enfin, le pape a commenté une troisième parabole de l’évangéliste Luc, celle sur la prière d’un pharisien et d’un publicain au Temple. Le premier s’adresse à Dieu et se vante de ses mérites. Le second se sent indigne de pénétrer dans le sanctuaire. «Dieu n’écoute pas la prière des orgueilleux, alors qu’il exauce celle des humbles», a alors prévenu l’évêque de Rome.
Mais il arrive que la prière puisse sembler vaine, que Dieu nous apparaisse «sourd et muet», a reconnu François. Dans ces moments de «nuit» où le chrétien peut être marqué par la fatigue, ce dernier ne doit pas s’arrêter de prier. Rappelant que de nombreux saints ont fait l’expérience de la «nuit de la foi et du silence de Dieu», le pape a précisé qu’ils avaient fait preuve de persévérance. Et d’insister: «celui qui prie n’est jamais seul».
Cette certitude de la présence de Dieu, le pontife vient la puiser dans trois sources. L’Evangile d’abord, avec les paroles de Jésus qui affirme que «tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai». Le catéchisme de l’Eglise catholique ensuite, qui assure que «la certitude d’être exaucés dans nos demandes est fondée sur la prière de Jésus». Les Psaumes, enfin, qui rappellent la confiance qui jaillit d’un cœur qui espère tout de Dieu.
Arrivé au terme de sa catéchèse, le pontife argentin a exhorté les chrétiens à ne jamais exclure le Christ de leurs prières. «Sans Jésus, nos prières risqueraient de se réduire à des efforts humains, destinés le plus souvent à l’échec», a-t-il insisté, citant enfin les mots du catéchisme: Jésus «prie pour nous en tant que notre prêtre, il prie en nous en tant que notre tête, il est prié par nous en tant que notre Dieu. Reconnaissons donc en Lui nos voix et sa voix en nous».
Après la prière, le pape François, en s’adressant aux fidèles de langue française à l’occasion de la commémoration ce 11 novembre de l’armistice de la Première guerre mondiale, a exprimé le souhait que «notre prière pour toutes les victimes de la violence dans le monde nous incite à être des instruments de paix et de réconciliation». (cath.ch/imedia/hl/be)
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