Bernard Bavaud était une personnalité bien connue dans l’Eglise et dans le monde politique et associatif fribourgeois. Très engagé pour les plus démunis et contre les injustices dans le monde, il militait également pour des réformes dans l’Eglise. Il appelait notamment de ses vœux la fin du célibat obligatoire pour les prêtres, ainsi que l’accès au sacerdoce pour les femmes. Des positions assumées dans un parcours de vie plutôt inhabituel.
Né à Fribourg le 1er novembre 1937, Bernard Bavaud est ordonné prêtre en 1962. Il commence sa carrière ecclésiastique comme vicaire dans une paroisse populaire de Lausanne.
Au début des années 1970, il décide de partir au Brésil. Sur place, il rencontre Marie-Françoise Rey, une coopérante fribourgeoise de «Frères sans frontières», le service chrétien pour le développement, basé à Fribourg, devenu en 1997 E-CHANGER. Ils décident de se marier et Bernard Bavaud entame les démarches pour se retirer de ses fonctions cléricales.
Marie-Françoise et Bernard Bavaud ont trois filles au Brésil. Il reviennent pour une période en Suisse, où ils ont un garçon. Puis ils retournent au Brésil, dans le diocèse de Crateus (nord-est), où ils s’engagent pour les plus démunis et la justice sociale, dans la ligne de la théologie de la libération.
En 1979, il est proposé à Bernard Bavaud de devenir secrétaire général de «Frères sans frontières», à Fribourg. Il accepte à la condition que son épouse partage sa fonction. Le couple dirige ainsi pendant 10 ans le service chrétien pour le développement.
En 1990, Bernard Bavaud devient journaliste à l’Agence de presse internationale catholique (APIC), basée à Fribourg. Il entre également en politique. Il est élu député pour le Parti socialiste au Grand-Conseil fribourgeois. Il s’engage également activement dans les mouvements sociaux et d’entraide, en particulier en faveur de l’Amérique du Sud.
En Suisse, son combat concerne surtout les migrants et les requérants d’asile. Un combat qui lui vaudra une condamnation en 2004, pour avoir hébergé deux clandestins kurdes.
En 2000, le désir lui vient de reprendre une activité pastorale. Il approche alors Mgr Bernard Genoud, à l’époque évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF) pour lui expliquer sa démarche. L’évêque accepte, en dépit de son statut particulier de «prêtre marié», de lui confier une mission d’aumônerie à l’Hôpital cantonal de Fribourg.
Sa situation inhabituelle avait attiré sur lui l’attention médiatique. Invité dans l’émission de RTS Un Mise au point du 10 novembre 2002, il avait à cette occasion fait valoir ses opinions sur le célibat des prêtres et l’accès des femmes au sacerdoce. (cath.ch/arch/rz)
Raphaël Zbinden
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