Le pape François se livre à de nombreuses confessions dans son long entretien à Adnkronos. Scandales financiers, relations avec Benoît XVI, réponses à ses détracteurs, confidences sur sa santé, solitude face aux critiques… Le pontife, en réformateur assumé, confie cependant qu’il trouve dans ces critiques «l’inspiration pour faire mieux».
«Je me sens seul parce que ceux qui devraient collaborer ne collaborent pas, parce que ceux qui devraient se salir les mains pour les autres ne le font pas, parce qu’ils ne suivent pas ma ligne», confie l’évêque de Rome. Certes, il arrive que cette solitude qu’il qualifie de «fonctionnelle» l’atteigne. Mais le pontife ajoute rapidement que la «solitude importante», celle liée à son ministère, il ne l’a ressent pas. «Parce que j’ai trouvé tant de gens qui risquent leur vie pour moi, qui mettent leur vie en danger, qui se battent avec conviction parce qu’ils savent que nous avons raison et que le chemin pris, même parmi mille obstacles et résistances naturelles, est le bon», détaille-t-il.
Interrogé sur les nombreuses critiques dont il fait l’objet actuellement – ses propos sur l’union civile ou bien l’accord entre le Saint-Siège et la Chine notamment-, le pape François confesse qu’il ne dirait pas la vérité s’il affirmait que «les critiques vous laissent en bonne santé». Il explique: «Personne ne les aime, surtout lorsqu’elles vous assaillent, lorsqu’elles font mal en étant lancées avec malice et mauvaise foi». Pour autant, il estime qu’elles peuvent pousser à un examen de conscience.
«Je prends tout», abonde le pape François, considérant que la critique est un moyen de se demander s’il a commis des erreurs. Et le premier pape jésuite de l’histoire de détailler: «Où et pourquoi j’ai eu tort, si j’ai fait le bien, si j’ai fait le mal, si je pourrais faire mieux». Ce recours constant au discernement et à la prise en compte des critiques ne doit cependant pas l’empêcher d’avancer. «Je ne peux certainement pas me laisser entraîner par tout ce qu’ils écrivent sur le pape qui n’est pas très positif», nuance-t-il.
Lorsque le journaliste évoque les clans qui voudraient le voir partir et qui imaginent déjà le profil de son successeur, le Primat d’Italie répond avec ironie: «Moi aussi, je pense à celui qui va me succéder». Se confiant alors sur sa santé, il avoue que le corps médical reste vigilant. «J’ai subi des examens médicaux de routine, les médecins m’ont dit que l’un d’entre eux pouvait être fait tous les cinq ans ou tous les ans, ils m’ont dit ‘faisons le année par année, on ne sait jamais'», raconte le pontife.
Le pontife argentin s’étend sur l’amitié qui le lie à Benoît XVI, en contestant formellement ceux qui produisent des récits les opposant. Il s’indigne d’une anecdote qu’on lui a rapportée: «Pensez-vous qu’ils ont même réussi à dire que nous nous étions disputés, Benoît et moi, à propos de la tombe qui me revenait et de celle qui lui revenait».
François propose une toute autre lecture quant à sa relation avec son prédécesseur. «Heureux pour moi qu’il soit un père et un frère», déclare-t-il, ajoutant lui écrire par lettre «filialement et fraternellement». Confiant lui rendre souvent visite dans le monastère Mater Ecclesiae du Vatican, il précise le voir «un peu moins récemment», mais «seulement parce que je ne veux pas le fatiguer».
Au final, il qualifie cette relation de «très bonne» et soutient qu’il n’y a pas de problème entre eux. «Nous sommes d’accord sur les choses à faire. Benoît est un homme bon, la sainteté faite homme», conclut-il. (cath.ch/imedia/hl/rz)
I.MEDIA
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/le-pape-francois-se-confie-sur-sa-solitude/