Entièrement organisée en ligne en raison de la pandémie, la rencontre de jeunes économistes et entrepreneurs voulue par le pontife argentin pourra être suivie par quelque 2.000 inscrits en provenance de 120 pays. L’événement sera notamment introduit par Mgr Domenico Sorrentino, évêque d’Assise, Stefania Proietti, maire de la cité ombrienne, ou encore par Stefano Zamagni, président de l’Académie pontificale pour les sciences sociales, en la basilique Saint-François, le 19 novembre.
L’économie d’hier était entièrement tournée vers « l’extérieur » et a négligé « trop de biens invisibles, tels que les biens relationnels et les biens moraux », a expliqué le professeur et économiste Luigino Bruni à l’occasion d’une conférence de presse. Selon lui,« le capital spirituel est le premier actif manquant dans les entreprises ». Afin d’aider les jeunes à cultiver cette « intériorité » nécessaire au monde actuel et « cœur de cette nouvelle économie », la rencontre The Economy of Francesco sera jalonnée par cinq conférences en lien avec saint François, a-t-il poursuivi.
Le 19 novembre, les jeunes écouteront une méditation autour de la thématique de la vocation diffusée depuis le «Sanctuaire du dépouillement», puis une seconde sur «fraternité improbable» au sanctuaire de Rivotorto. S’en suivront une rencontre sur «l’économie et le pain partagé» autour du Palazzo Monte Frumentario, une autre sur «le talent des femmes» diffusée depuis la Basilique Santa-Chiara le 20 novembre. Le 21 novembre, sera abordé le thème «du soin» en direct de San-Damiano.
L’expression «Je veux que tout le monde travaille» de saint François résume de « manière emblématique le moment historique que nous vivons », a pour sa part considéré le Père Enzo Fortunato, directeur de la salle de presse d’Assise, également présent à cette conférence. Ce sont d’ailleurs ces paroles qui ont selon lui conduit les Franciscains à inventer plus tard les Monts-de-Piété ou encore «la comptabilité en partie double», principe de base du système comptable utilisé par toutes les entreprises. À l’image de ces outils concrets, les hommes doivent selon lui faire émerger un système économique qui favorise la croissance tout acceptant « le défi exigeant de l’inclusion ».
Durant ces trois jours, des personnalités du monde économique interviendront également telles que Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix en 2006, Kate Raworth, économiste et éditorialiste britannique, Jeffrey Sachs, enseignant à l’Institut de la Terre de l’Université Columbia (États-Unis), Vandana Shiva, écologiste et militante éco-féministe indienne. Figureront encore l’économiste italien Stefano Zamagni, la philosophe canadienne Jennifer Nedelsky ou encore la Française Sœur Cécile Renouard, philosophe, professeur au Centre Sèvres (Paris).
Cette rencontre de trois jours est l’aboutissement de neuf mois de travail en ligne par petits groupes, a enfin salué Sœur Alessandra Smerilli, Conseillère de l’État de la Cité du Vatican. Répartis en 12 «villages» virtuels, les jeunes ont travaillé sur des thématiques très variées parmi lesquelles «travail et soins», «finance et humanité», «agriculture et justice» ou encore «femme et économie». De mai à octobre 2020, quelque 27 webinaires animés par des experts ont permis d’affiner la préparation de cette rencontre. (cath.ch/imedia/cg/mp)
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