Des journalistes russes et arméniens ont été blessés lors du second bombardement alors qu’ils visitaient l’édifice religieux fortement endommagé.
Située dans la ville de Chouchi, à une quinzaine de kilomètres au sud de Stepanakert, cet édifice historique, construit au XIXᵉ siècle à Chouchi, avait été restauré après la guerre des années 1990. Il avait été longtemps désaffecté à la suite des pogroms anti-arméniens de mars 1920 pendant la guerre arméno-azérie (1918-1922). Selon diverses sources, 20’000 Arméniens furent tués, les quartiers arméniens entièrement détruits. Après les massacres de 1920, Chouchi n’est plus qu’une petite ville de 5’000 habitants et c’est Stepanakert qui devient la capitale du Haut-Karabagh.
Sur place avant le second bombardement, les journalistes constataient les dégâts – un large trou dans le toit, des vitraux soufflés et les bancs de prières renversés au milieu des gravats et de la poussière – quand ils ont été touchés par une autre salve. Il n’y a pas d’installations militaires dans la zone de la cathédrale de la ville de Chouchi, souvent surnommée la «Jérusalem du Nagorny Karabakh», notent les témoins sur place.
Alors que les forces azerbaïdjanaises continuent de bombarder les localités arméniennes du Haut-Karabakh avec des salves de missiles BM 21 Grad (»grêle») et BM 30 Smerch (»tornade»), l’Azerbaïdjan prétend ne pas être à l’origine du bombardement. Le ministère de la défense azerbaïdjanais affirme que son armée «ne vise pas les bâtiments et monuments historiques, culturels et tout particulièrement religieux». Il accuse par contre les indépendantistes du Haut-Karabakh d’avoir bombardé les zones habitées des districts de Bardinsk, Agdjabedine, Goranboy, Terter et Agdam. (cath.ch/ag/be)
Jacques Berset
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