«Gavés de connexions», nous vivons «une détérioration du l’éthique», avec un «affaiblissement des valeurs spirituelles et du sens des responsabilités», confondant la liberté «avec la liberté de naviguer devant un écran».
Néanmoins le constat n’est pas fataliste. «J’invite à l’espérance», écrit le pape dans Fratelli tutti (n° 55). Clairvoyant, constant dans ses analyses, fin connaisseur de la nature humaine, il en appelle à une culture de la bienveillance. Une bienveillance qui n’est pas naïve. Il le sait: au chapitre des horreurs, il y a eu la Shoah, Hiroshima et l’esclavage. Mais ces pages sombres ne constituent pas le dernier mot de l’histoire. La famille humaine peut continuer à entretenir un rêve de justice et de paix universelle. Bref, des ponts plutôt que des murs.
Même si «les distances entre nous augmentent», que les «visions libérales individualistes» flattent les egos et rejettent les plus faibles, le bien commun mérite d’autres solutions. Réhabiliter la politique, favoriser le dialogue entre les religions au service de la fraternité humaine, croire dans les forces secrètes du bien qui est semé : les recettes de François s’ancrent dans la force du pardon et la profondeur de sa vision tonifiante de l’avenir.
«L’Eglise est une maison qui a les portes ouvertes, car elle est mère», écrit le successeur de Pierre (n° 276). La leçon du pape fait appel aux ressources spirituelles de chacun comme à celles de nos sociétés. Fratelli et sorelle, frères et sœurs, nous partageons le destin commun de l’humanité. Le monde est en nos mains.
Bernard Litzler
5 octobre 2020
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