En février 2020, les bureaux de Mgr Alberto Perlasca, ancien responsable des finances au sein de la Première section de la Secrétairerie d’Etat, étaient perquisitionnés dans le cadre de l’enquête sur l’affaire de l’immeuble de Londres. Selon la presse italienne, ce sont ses aveux qui sont à l’origine de la disgrâce du cardinal Becciu, mais aussi de nombreuses autres accusations relayées depuis. Le haut-prélat, par l’intermédiaire de son avocat, a dénoncé la «fausseté flagrante» de toutes ces accusations.
La dernière mise en cause de l’ancien préfet de la Congrégation pour la cause des saints émanant de Mgr Perlasca concerne l’existence de transferts d’argent effectués sous sa direction vers l’Australie, qui pourraient avoir financé les deux témoins qui accusaient le cardinal George Pell d’abus sexuels. L’ancien préfet du secrétariat pour l’Economie avait été condamné et avait passé un an en prison par la suite.
Il s’agirait d’un stratagème orchestré par le cardinal italien pour se débarrasser d’un adversaire encombrant qui s’était mis en tête, depuis son arrivée à Rome en 2014, de faire tomber ce que la presse italienne nomme le «système Becciu» – un réseau de manipulations et de détournements de fonds important au sein du Saint-Siège dont le Sarde serait la tête pensante.
La Repubblica explique notamment que plusieurs personnes en Australie ont confié qu’un des témoins ayant accusé le cardinal Pell de pédophilie avait reconnu à de multiples reprises, avant de mourrir des suites d’une overdose, avoir menti contre de l’argent versée par une personne d’origine italienne.
Selon Le Corriere della Sera, la justice du Vatican se demande si ces sommes, comme l’intermédiaire italien, peuvent avoir un rapport avec les virements d’un total de 700’000 euros effectués à partir d’un compte de la Secrétairerie d’Etat vers l’Australie en 2018. Cet argent, avance le quotidien, pourrait avoir servi à encourager les témoins à maintenir la pression sur le cardinal australien alors qu’il se trouvait dans la tourmente dans son pays d’origine.
Le seul élément certifié dans cette affaire est la grande inimitié qui divise les deux cardinaux. Après la démission du cardinal Becciu, le cardinal George Pell a publiquement félicité le pape et l’a encouragé à continuer «le ménage des étables». Le cardinal australien est par ailleurs arrivé à Rome le 30 septembre, mais sa venue n’a «pas de connexion» avec l’enquête qui implique le cardinal Angelo Becciu, a fait savoir le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin. (cath.ch/imedia/cd/bh)
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