«Comme chaque année, c’était une cérémonie magnifique. Mais cette impression d’intimité dans cette cour Saint-Damase clairsemée restera», confiait à I.Media un ancien Garde suisse venu prêter main forte à l’organisation de l’événement, alors que les nouveaux assermentés quittaient la cour au pas de la fanfare.
C’était inédit. Pour la première fois de son histoire, les nouvelles recrues n’ont pas prêté serment un 6 mai, jour qui commémore la bataille mémorable de 1527 durant laquelle 147 «mercenaires de Dieu» trouvèrent la mort en défendant l’escalier menant au tombeau de saint Pierre. La pandémie de coronavirus a eu raison de la tradition tout comme elle a limité drastiquement le nombre de personnes autorisées à assister à la prestation.
Cette année, seules 220 personnes ont eu le droit de prendre place – en respectant les distanciations sociales – dans la cour Saint-Damase du Palais apostolique du Vatican. Cela représente 10 % de l’assistance habituelle pour ce qui constitue l’un des plus grands événements de l’année pour la plus vieille armée du monde encore en exercice.
Car d’ordinaire sont invités à vivre cet engagement solennel les familles élargies des jeunes recrues, quelques uns de leurs amis ou bien aussi parfois des membres de leur paroisse en Suisse. Cette fois-ci, seuls les parents et les frères et sœurs étaient conviés, une bonne nouvelle malgré tout car il leur avait été au départ indiqué que la cérémonie se déroulerait dans la plus stricte intimité.
Alors qu’un vent frais parcourait la cour St-Damase dans l’enceinte du Vatican, le colonel Christophe Graf a passé en revue les membres de la garde revêtus de leur tenue de gala avec cuirasse et casque à morillon de couleur. Le chef de la garde a souhaité que les nouveaux soldats puissent accomplir leur service de l’Eglise avec conviction, motivation et joie.
Le chapelain Thomas Widmer a donné lecture, dans les quatre langues nationales de la formule de jurement des gardes suisses. Comment un jeune homme d’aujourd’hui peut-il prononcer une telle formule s’est interrogé le chapelain. Pour lui, il s’agit non seulement d’une promesse solennelle mais bien d’une reconnaissance de la puissance de Dieu. Cela signifie «je ne suis pas seul dans non service, mais Dieu m’accompagne et me guide.» Reprenant l’injonction de l’apôtre Paul, le chapelain a noté que les gardes revêtent le Christ lorsqu’ils disent leur disponibilité à donner leur vie pour la défense du pape et de l’Eglise. Le témoignage des gardes permet ainsi de faire grandir la foi des fidèles a rappelé leur chapelain.
Après les hymnes nationaux de la cité du Vatican et de la Confédération suisse, chaque garde s’est ensuite avancé pour prononcer son serment la main sur le drapeau et les trois doigts de la main droite levés vers le ciel.
«Je jure de servir fidèlement, loyalement, et de bonne foi le souverain pontife régnant François et ses légitimes successeurs; de me dévouer pour eux de toutes mes forces, sacrifiant, si nécessaire, ma vie pour leur défense. J’assume les mêmes devoirs vis-à-vis du Collège des cardinaux durant la vacance du Siège apostolique. Je promets, en outre, au commandant et aux autres supérieurs, respect, fidélité et obéissance. Je le jure, aussi vrai que Dieu et nos saints-patrons m’assistent!» Le pape était représenté par le substitut de la Secrétairerie d’Etat Mgr Edgar Pena Parra.
Lors de l’angélus de midi, le pape François avait invité la foule réunie place St-Pierre à donner un chaleureux applaudissement pour les gardes suisses. «Ce sont de braves garçons qui donnent deux trois ou quatre ans de leur vie pour assurer la garde du Vatican», a remercié le pontife.
En mai 2019, 23 Gardes suisses avaient prêté serment. Ils étaient 32 en 2018 et 40 en 2017. Depuis les années 2000, l’effectif de la Garde suisse pontificale tend à augmenter pour passer de 110 hommes à un contingent total de 135 hommes. (cath.ch/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/trente-huit-nouveaux-gardes-suisses-pretent-serment/