Selon le président Macron, l’islamisme est un «projet conscient, théorisé […]qui se concrétise par des écarts répétés avec les valeurs de la République, se traduit souvent par la constitution d’une contre-société et donc la déscolarisation des enfants, le développement de pratiques sportives, culturelles communautarisées, l’endoctrinement». Autant de problèmes auxquels l’exécutif entend répondre à travers une loi, présentée en décembre, indique le quotidien Le Monde.
Dans le domaine éducatif, pour éviter le phénomène «des écoles illégales, souvent administrées par des extrémistes religieux», le président a annoncé que, dès la rentrée 2021, l’instruction au sein d’une école sera rendue obligatoire pour tous dès 3 ans. L’enseignement à domicile, qui concerne près de 50’000 enfants, devra dorénavant être limité aux impératifs de santé.
Le chef de l’Etat entend aussi renforcer l’encadrement des écoles hors contrat, «parce que l’école doit d’abord inculquer les valeurs de la République non celles d’une religion, former des citoyens, non des fidèles».
Emmanuel Macron confirme aussi la fin d’ici quatre ans, du système des imams étrangers détachés (le plus souvent des pays maghrébins ndlr) ou encore le contrôle plus strict du financement des mosquées, qui devront passer au régime de la loi de 1905 (sur la laïcité ndlr). Le président français veut aussi l’instauration d’un dispositif «antiputsch», pour empêcher des extrémistes de prendre le contrôle de certains lieux de culte musulmans.
Dans le même esprit il veut que les préfets puissent suspendre d’autorité les pratiques contraires aux principes de laïcité et d’égalité adoptées par certains maires, comme des menus spéciaux dans les cantines scolaires ou des horaires de piscines différenciés pour les hommes et les femmes.
Une première version du projet de loi doit être présentée aux représentants des cultes, à la mi-octobre, avant que le texte définitif atterrisse sur la table du conseil des ministres puis à l’Assemblée nationale en janvier 2021.
Dans son discours Emmanuel Macron a tenté de tenir une ligne de crête: ni stigmatisation des musulmans, ni victimisation. «La laïcité, c’est le ciment de la France unie», a-t-il déclaré, tout en appelant à ne pas se laisser «entraîner dans le piège de l’amalgame tendu par les polémistes et par les extrêmes, qui consisterait à stigmatiser tous les musulmans».
«Nous avons nous-mêmes construit notre propre séparatisme, celui de nos quartiers», a reconnu le président de la République, dénonçant une «ghettoïsation» et «une concentration de la misère et des difficultés».
«Nous devons aussi être au rendez-vous de la promesse républicaine, en faisant plus en matière d’égalité des chances, car c’est ce qui fait le nid des séparatismes», souligne de son côté Nadia Hai, ministre déléguée à la ville. (cath.ch/md/mp)
Maurice Page
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