Campagne du comité bourgeois pour des multinationales responsables

Le comité bourgeois pour des multinationales responsables, rassemblant des personnalités politiques de divers bords – PDC, PBD, PEV, PLR, PVL et UDC – a lancé le 30 septembre 2020 à Berne sa campagne en vue de la votation sur l’initiative pour des multinationales responsables.

Les représentants de partis centristes et de droite rejoignent ainsi les 350 comités locaux regroupant des milliers de bénévoles, de larges pans de l’économie, la Conférence des évêques suisses, l’Eglise évangélique réformée de Suisse, le Réseau évangélique suisse ainsi que de nombreux autres acteurs du milieu des Eglises qui appuient cette initiative.

Large soutien

Martin Landolt, président du PBD Suisse, Dominique de Buman, ancien conseiller national PDC, Beat Flach, conseiller national PVL, Marianne Streiff, présidente du PEV Suisse ainsi que Simon Stadler, conseiller national PDC, ont présenté devant les médias leurs arguments en faveur de l’acceptation, le 29 novembre 2020, de l’initiative populaire qui vise à ce que les multinationales ayant leur siège en Suisse et leurs filiales respectent à l’étranger aussi les droits humains et les standards environnementaux internationaux. «Faute de quoi, elles doivent répondre des dommages causés».

Dominique de Buman lance la campagne du comité bourgeois pour des multinationales responsables, à Berne, le 30 septembre 2020 | © Sam Buchli

Afin de soutenir cet objectif important, le comité bourgeois pour des multinationales responsables a été fondé en 2019 et rassemble aujourd’hui plus de 350 politiciennes et politiciens issus du PBD, PDC, PEV, PLR, PVL et de l’UDC.

Ne plus fermer les yeux

Les premières recommandations de vote soulignent le large soutien de partis bourgeois et libéraux dont bénéficie l’initiative pour des multinationales responsables. Jusqu’à présent, le PBD Suisse, le PEV Suisse, les jeunes PDC Suisse ainsi que diverses sections cantonales des Vert’libéraux (VD, GE, LU, BL) ont recommandé de voter «Oui» à l’initiative pour des multinationales responsables. Le PVL Suisse n’a pas encore émis de mot d’ordre.

Martin Landolt, président du PBD Suisse et conseiller national glaronnais, explique qu'»assumer ses responsabilités dans ses propres affaires et répondre des dommages causés lorsque quelque chose ne va pas fait partie des valeurs fondamentales de notre pays». De son côté, Dominique de Buman, ancien conseiller national PDC/FR, relève que les multinationales impliquées dans des violations des droits humains sont toujours les mêmes. «L’initiative pour des multinationales responsables est nécessaire afin qu’elles ne puissent plus fermer les yeux et s’attellent à prévenir les dommages».  

Pour Marianne Streiff, présidente du Parti évangélique suisse»tous les êtres humains ont la même valeur» | initiative-multinationales.ch

Initiative pragmatique et simple à mettre en œuvre

Beat Flach, conseiller national PVL/AG, affirmant que les Vert’libéraux, s’engagent au Parlement en faveur de règles efficaces, déplore  qu’une partie de l’économie a empêché qu’elles voient le jour. Il estime que cette initiative est pragmatique et simple à mettre en œuvre. «Elle rend les standards internationaux obligatoires et les applique grâce aux principes éprouvés du droit suisse existant».

La conseillère nationale bernoise Marianne Streiff, présidente du Parti évangélique suisse (PEV), affirme que pour le PEV «tous les êtres humains ont la même valeur. Par conséquent, je trouve incompréhensible que des cimenteries puissent travailler consciencieusement ici en Suisse tandis qu’au Nigeria un village entier étouffe sous la poussière. Il y a des multinationales qui exploitent la faiblesse des systèmes juridiques d’autres pays. Il est temps que nous nous dotions de règles claires !»

Pour que tous luttent à armes égales

Simon Stadler, conseiller national PDC/UR, souligne le mot d’ordre favorable des jeunes PDC: «Pour ma génération, il est évident qu’il n’y aucune contradiction entre le succès dans les affaires et le respect de l’être humain et de l’environnement. L’initiative pour des multinationales responsables établit des obligations pour les fautifs et veille à ce que tous luttent à armes égales».

Plusieurs personnalités la soutiennent, comme les anciennes conseillères fédérales Ruth Dreifuss et Micheline Calmy-Rey, l’ex-conseiller aux Etats tessinois Dick Marty ou le président honoraire du CICR Cornelio Sommaruga.

Rejet majoritaire de la droite

Gerhard Pfister, président du PDC, opposé à l’initiative pour des multinationales responsables | © Jacques Berset

Le parti démocrate-chrétien (PDC) rejette l’initiative – son président Gerhard Pfister la considérant comme «néfaste pour l’économie suisse» -, tout comme le parti libéral-radical (PLR), qui qualifie tant l’initiative que son contre-projet «d’inutiles et contre-productives».  Du côté de la droite populiste, l’UDC titre: «Irresponsable ‘initiative pour des multinationales responsables'» et prétend que cette «initiative extrémiste», due à «un groupe de bienpensants prétentieux provenant d’œuvres d’entraide, des syndicats et de la gauche politique (…) menace l’économie, l’emploi et, partant, la prospérité de la Suisse». (cath.ch/be)

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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