L’APSA a pour objectif de savoir où se trouve et comment «dépenser l’argent que (..) tant de personnes nous confient», affirme Mgr Galantino, dans un entretien au Corriere della Sera . Selon lui , le pape François est particulièrement vigilant sur ce point et demande à tous «de faire preuve de cohérence et de transparence».
«Le pape réfléchit depuis longtemps à la rationalisation de la sphère administrative du Saint-Siège», souligne le président de la «banque du Vatican». «Ce n’est pas l’enquête sur le Palais de Londres ni l’affaire évoquée par le cardinal Becciu qui a rendu nécessaire une réforme de l’administration économique, déjà en cours depuis un certain temps. Elle a commencé avant les derniers événements», a-t-il expliqué.
Le processus de réforme de l’administration vaticane date du 6 novembre 2018 et d’une lettre envoyée par le pape François au cardinal Reinhard Marx, coordinateur du Conseil pour l’économie du Saint-Siège. Il lui demandait de mettre en place un projet de «rationalisation de l’administration, de vigilance, et de transparence totale et plus efficace».
Le pape François avait alors demandé qu’il n’y ait «plus de centres de dépôt d’argent», jetant les bases d’un «centre unique pour les dépenses et les investissements» afin d’avoir le «contrôle du flux réel de liquidités qui appartient au Saint-Siège». En juillet 2019, le cardinal Marx et le préfet du Secrétariat pour l’économie, le Père Juan Antonio Guerrero, ont officiellement demandé à toutes les administrations du Saint-Siège de transférer toutes les liquidités sur des comptes gérés par l’APSA.
Cette centralisation ne serait pas encore totalement réalisée, notamment en ce qui concerne la Secrétairerie d’État, dont la gestion du budget est particulièrement mise en cause depuis l’affaire de l’immeuble londonien et l’affaire Becciu. Cette décision est autant éthique que pratique, affirme l’évêque italien, car il s’agit aussi de maîtriser les flux financiers sans avoir à faire le tour des dicastères.
En exemple, le prélat a souligné que l’APSA avait été la première organisation à «intervenir pour soutenir ceux qui se trouvaient en difficulté» dès le 10 mars dernier en raison de la pandémie. Le Saint-Siège a en effet appliqué des remises importantes de loyer pendant le confinement pour les installations commerciales gérées par l’APSA : «Sur la base des besoins vérifiés et de la situation de chacun, une remise d’un tiers du loyer était généralement effectuée; le solde de l’autre tiers était demandé et le dernier tiers était payé dès que la situation était en voie de normalisation».
L’évêque a aussi écarté les rumeurs de «ceux qui prétendent à tort que nous sommes sur la voie de la faillite». Selon lui, le Saint-Siège a pu continuer à verser tous les salaires de ses 5’000 employés pendant la crise, preuve de sa résistance économique.
Interrogé sur certaines rumeurs qui prétendent que le Saint-Siège disposerait de 5 milliards d’euros en liquide, le prélat a écarté ce chiffre – reconnaissant en plaisantant qu’il aimerait que cela soit vrai – et déclaré que pour l’instant il ne connaissait pas encore le chiffre exact. Il a mis en garde contre les calculs prenant en compte les fonds gérés par l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) – souvent appelé à tort la «banque du Vatican». Cette institution gère en effet l’argent des congrégations et des diocèses et non pas du Saint-Siège. (cath.ch/imedia/cg/mp)
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