Par Fabien Hunenberger
Pandémie oblige, le Centre catholique romand de formation en Eglise (CCRFE) a redimensionné la fête qui, traditionnellement, marque la fin de la formation des agents pastoraux. Entourés de leurs proches, les lauréats ont été accueillis à la chapelle du couvent des Ursulines pour une messe.
«Le but de la diaconie est de permettre à nos contemporains de partager la vie de Dieu», a souligné Philippe Hugo, diacre permanent et directeur du CCRFE, dans une homélie centrée sur la figure du célèbre ermite Nicolas de Flüe. «Je souhaite que vous soyez les visages de l’Eglise, que vous soyez à l’écoute de Dieu et à l’écoute du monde. Dieu veut vivre dans ce monde et le transformer». A l’issue de la messe, les invités ont été reçus dans des locaux du CCRFE.
«Nos activités se concentrent autour de quatre domaines», détaille Philippe Hugo. «Nous assurons la formation d’animateurs pastoraux pour la Suisse romande, nous offrons un complément aux études de théologie, nous formons les diacres permanents et il y a encore le secteur de la formation continue». La formation d’agent(e) pastoral(e), qui dure trois ans, compte actuellement 23 étudiants. Avec respectivement dix, six et cinq étudiants, les Vaudois, les Fribourgeois et les Genevois sont les mieux représentés. Le centre est resté en fonction durant les derniers mois, mais la pandémie a contraint les étudiants à suivre la formation par téléconférence.
Les six lauréats 2020 – cinq femmes et un homme – ont obtenu leur diplôme d’agent pastoral après avoir remis un mémoire. «Je constate que les travaux des étudiants portent moins souvent sur des thèmes ad intra et de plus en plus souvent sur des thèmes qui touchent le grand public, des domaines nouveaux de la pastorale comme la question de l’écologie», souligne Philippe Hugo. Aux yeux du directeur, cet élargissement reflète la diversité toujours plus grande des ministères en Eglise. (cath.ch/fh/be)
Une infirmière assistante s’offre une reconversion
C’est au Service de catéchèse du canton de Fribourg que la Glânoise Chantal Terreaux, 54 ans, a travaillé tout en suivant la formation du CCRFE. C’est là qu’elle a rédigé «L’écologie intégrale: un renouvellement de nos relations pour un monde plus vivant et plus juste», une réflexion sur la catéchèse écologique auprès des 7 – 12 ans dans les écoles fribourgeoises. Mais avant de se former pour le travail en Eglise, Chantal Terreaux a travaillé comme infirmière assistante. Son curriculum vitae pourrait également mentionner que son foyer a été famille d’accueil et que c’est là, auprès de son mari et de ses quatre enfants, qu’elle a testé ses premières intuitions écologiques.
Mon idée était de faire un pas supplémentaire, de passer de l’écologie à l’écologie intégrale», explique Chantal Terreaux. «Nous devons apprendre à être les gardiens de la Création». Elle s’est donc engagée pour le développement des contenus catéchétiques en lien avec l’écologie. «On a par exemple utilisé une version chantée du Cantique des créatures de saint François d’Assise». Avec les enfants, l’enseignement passe aussi par les yeux: «on leur a, par exemple, raconté l’histoire de l’aveugle Bartimée et on leur a bandé les yeux pour qu’ils réalisent ce que veut dire d’être aveugle, ce qu’on perd quand on oublie de regarder autour de soi». Un enseignement qui passe aussi, rappelle-t-elle, par des gestes aussi simples qu’économiser l’eau quand on se lave les mains. Réflexion pertinente dans une période où la pandémie a rendu le geste plus fréquent… FH
Les travaux de diplôme de 2020
–Nathalie Ançay (VS): «L’enfance spirituelle avec Sainte Thérèse de l’enfant Jésus. Retrouver les attitudes de l’enfance afin de se les réapproprier».
–Aleksendro Clemente (VD): «La Sainteté dans le mariage».
–Anna Maria Crüzer (VD): «Amitié, faire famille avec les pauvres, force de vie et d’espérance : l’expérience de la Communauté de Sant’Egidio».
–Marie-Christine Mercier (VD) «Peut-on animer une Eucharistie avec une cantate de Jean Sebastien Bach?»
–Doris Rojas Carvajal (VD): «Les repas comme manifestation du règne de Dieu. Les repas des dimanches solidaires, créateurs de liens et de communion fraternelle».
–Chantal Terreaux (FR) : «L’écologie intégrale: un renouvellement de nos relations pour un monde plus vivant et plus juste». FH
Rédaction
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