Par Georges Scherrer, kath.ch / traduction: Grégory Roth
Lors de la célébration, la FSSPX était «entre elle». Aucun évêque extérieur n’a assisté à la cérémonie. L’ancien supérieur général Mgr Bernard Fellay, avec les évêques traditionalistes Bernard Tissier de Mallerais et Alfonso de Galarreta, ainsi qu’une centaine de prêtres et presque autant de séminaristes, ont avancé en procession jusqu’à l’église d’Ecône (VS).
Venus de toute la Suisse, de France et d’Italie, plusieurs centaines de fidèles se sont rendus en Valais pour cette journée qualifiée d’historique, par un prêtre de la Fraternité. Vu l’affluence, les célébrations dans l’église et la crypte ont été retransmises dans la cour annexe. Seuls quelques rares masques sanitaires étaient visibles dans la foule.
L’office pontifical préconciliaire a été célébré en latin. L’homélie a été donnée en français par l’ancien supérieur général, Mgr Bernard Fellay. Il a évoqué les anniversaires qui ont motivé cette célébration, notamment la fondation de la Fraternité à Fribourg, il y a 50 ans. L’événement aurait dû être commémoré à Lourdes en novembre. Toutefois, la manifestation a été annulée en raison de la pandémie de coronavirus. La messe d’action de grâces à Ecône avait donc valeur de «noces d’or» de la FSSPX.
Mgr Fellay a salué le «courage héroïque» de Mgr Lefebvre, dont la dépouille a été transférée dans la crypte, sous l’église après la cérémonie. «La Fraternité est une Eglise tournée vers l’avenir, qui se construit avant tout sur l’esprit du sacerdoce», explique l’évêque.
L’ancien supérieur général a exhorté les fidèles à ressentir la dévotion de Jésus comme un désir ardent et en même temps à se soumettre humblement à lui. Personne ne doit craindre la lutte. «Dans l’Eglise, il y a toujours eu des luttes et il y en aura toujours, même après que nous ayons mené la nôtre .» C’est un combat «contre l’enfer», a déclaré Mgr Fellay, en citant la «douce Mère de Dieu», comme exemple de la «volonté de se battre».
Après l’office, dans une longue procession de prêtres, de séminaristes et de religieuses, la dépouille de Marcel Lefebvre a été transférée de l’ancien emplacement du séminaire à la crypte. Les séminaristes se sont relayés pour porter le lourd cercueil de l’archevêque excommunié et décédé en 1991.
Après un Requiem dans la crypte, le cercueil a été placé dans un sarcophage. La journée s’est terminée par des vêpres de la fête de Saint Nicolas de Flüe, patron de la Suisse.
Des personnes de tous âges ont participé à la célébration. Beaucoup de femmes et de jeunes filles portaient le voile. Tous les chants et les prières étaient en latin. La communion était administrée sur la langue par les prêtres aux fidèles agenouillés.
Pour Valérie, 23 ans, accompagnée de deux amis de Saxon (VS), les célébrations étaient une action de grâce pour tout ce que la FSSPX a fait ces dernières années. «Cet anniversaire est une source de grande joie, car la Fraternité est active et se bat depuis tant d’années», déclare une femme de Varèse, en Italie.
Pour un fidèle venu de Suisse orientale, c’est un «grand jour de fête» pour l’archevêque qui a sauvé l’Eglise. Pour cette personne, la foi maintenue par cette Eglise l’aidé à traverser toutes les situations de sa vie. A côté de lui, un Soleurois raconte qu’il ressent depuis quarante ans un lien fort avec la FSSPX, «parce que je ne savais pas quoi faire de la foi catholique, telle qu’elle a été vécue après le Concile». Et une femme de Suisse centrale d’ajouter: »Nous sommes la véritable Église catholique». (cath.ch/kath/gs/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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