«Je vais en informer Ilhana. Elle m’a guidée sur place tout au long de mon reportage, on a tout fait ensemble. Elle est une excellente fixeuse!», lance Gabrielle Desarzens. La journaliste évoque les reportages de confrères alémaniques qu’elle avait vus sur le sujet. «J’ai vu ces réfugiés sauvagement refoulés à la frontière croate, au pied de ce qui est devenu une muraille européenne infranchissable». Gabrielle Desarzens a parlé du sujet à la rédaction de RTSreligion. Son voyage est une décision collégiale, souligne-t-elle.
Dans «Cul-de-sac bosnien», la journaliste vaudoise dépeint avec empathie, grand respect et sans préjugés la situation des migrantes et des migrants bloqués en Bosnie par la frontière croate de l’Espace Schengen. Ce reportage informe, d’une part, de la situation d’impasse dans laquelle se trouvent différents personnages, tout en rayonnant, d’autre part, d’une curiosité chrétienne pour la vie quotidienne et les perspectives d’avenir de ces réfugiés.
La journaliste réussit à rendre la réalité – sans porter de jugement sur ses protagonistes ou la politique. Il est visible que le sort des migrantes et des migrants lui tient à cœur. «Cul-de-sac bosnien» a été diffusé le 16 février 2020 dans l’émission radio Hautes Fréquences, produite par RTSreligion.
L’émission montre, selon le jury, cette problématique aigüe qui nous concerne tous sous de nombreux angles différents et variés. Elle fait montre d’un grand professionnalisme et se fonde sur un travail journalistique solide.
Gabrielle Desarzens est une collaboratrice de la FREE (Fédération romande des Églises évangéliques). Elle oeuvre depuis 2009 au sein de la rédaction oecuménique de RTSreligion et s’est attachée depuis plusieurs années à la thématique de la migration. Elle avait déjà effectué divers reportages sur les migrants mineurs non accompagnés: en 2015, en Sicile et à Lampedusa; en 2016, dans la «jungle» de Calais et, en 2017 ainsi qu’en 2018, en Grèce, sur l’île de Lesbos. Le Prix catholique des médias est doté de 4’000 francs.
Le jury a octroyé une mention spéciale au spectacle « Ich habe den Himmel gegessen (J’ai mangé le ciel) ». Le choix, la mise en musique et l’interprétation de textes originaux de la religieuse bénédictine Silja Walter ont séduit les membres du jury. Christine Lather (texte, interprétation et chant) et Felix Huber (composition et accompagnement au piano) arrivent à saisir et à partager, dans un programme d’une heure, la vie et la spiritualité de la religieuse de la poétesse alémanique, ainsi que sa constante recherche de mots pour parler de Dieu.
La mise en scène est une adaptation artistique très réussie de la poésie et des écrits de la bénédictine Silja Walter, qui vécut au couvent de Fahr (AG). La représentation est de grande qualité et susceptible d’encourager d’autres artistes à se confronter plus, à leur manière, aux questions de la foi. Le jury, qui a jugé le spectacle uniquement sur sa version enregistrée, a estimé ce «monologue en chansons» si captivant qu’il donne aux auditeurs un aperçu «parlant» de la vie conventuelle. La mention spéciale est dotée de 1’000 francs. (cath.ch/com/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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