Comme tous les conflits qui durent longtemps, «à un certain moment ils sont oubliés», déplore le haut prélat italien. Les gens n’ont plus aucun intérêt à entendre cette nouvelle selon lui. «C’était un peu prévisible».
Pourtant, si la Syrie n’est plus touchée par les bombes comme à d’autres périodes critiques du conflit, elle fait face désormais à «la bombe de la pauvreté», lance le haut prélat : selon les chiffres des Nations unies, «cette bombe» touche plus de 80% des gens, «c’est très grave». «Nous devons remettre la Syrie sur les rails de la reconstruction et de la relance économique». Cependant, pour y parvenir «on parle de plusieurs milliards de dollars», environ 400 milliards de dollars.
Parmi l’un des premières causes de cette situation d’intense pauvreté – hormis les 10 années de conflit – le cardinal pointe les sanctions internationales imposées au pays: «elles ont des effets assez négatifs». Par ailleurs, la crise libanaise a durement frappé la Syrie. La crise des banques libanaises a eu de graves conséquences puisque c’est par elles que passait les projets humanitaires, même ceux des Églises, selon lui.
Le haut prélat souhaite ainsi saluer le «travail inlassable» de l’envoyé spécial des Nations unies, Geir Pedersen. Il essaie «par tous les moyens» de relancer le dialogue; «mais malheureusement, nous sommes encore très, très loin d’une reprise du dialogue, d’une reprise de la reconstruction de la Syrie et d’une relance économique». L’ampleur des besoins est si grande qu’elle peut être comparée à un «robinet d’eau». Il est donc nécessaire d’ouvrir de «grands canaux» pouvant transporter l’aide internationale.
Proche du pontife, le haut prélat confie avoir été «impressionné», lors de leur dernière entrevue. «Pendant que je lui parlais de cette situation, il a pris un morceau de papier et a commencé à prendre des notes pour les rendre encore plus présentes et pour que ces programmes humanitaires continuent», a-t-il confié. (cath.ch/imedia/ah/gr)
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