«Sans contemplation, il est facile de tomber dans un anthropocentrisme déséquilibré et orgueilleux, qui surdimensionne notre rôle d’êtres humains», a relevé le pontife. Selon lui, «une interprétation déformée des textes bibliques sur la Création» a conduit à cette vision erronée et à l’exploitation de la Terre. En prétendant être à la place de Dieu, «nous détruisons l’harmonie de son dessein», a-t-il ajouté. Si l’homme est appelé à travailler la Terre, il ne doit pas l’exploiter.
Le pape a donc appelé à retrouver pleinement cette dimension contemplative, selon lui «l’antidote» à l’exploitation de la nature. En effet, contempler permet de découvrir chez l’autre «quelque chose de beaucoup plus grand que son utilité». Car chaque créature possède cette capacité à «reconduire au Créateur et à la communion avec la Création», a-t-il poursuivi. «Celui qui sait contempler se mettra plus facilement à l’œuvre» pour protéger l’environnement. Le contemplatif en action tendra ainsi à devenir un «gardien de l’environnement».
La véritable contemplation ne consiste pas, selon le pape, à regarder la nature de l’extérieur, mais bien «de l’intérieur», car l’homme en fait partie intégrante. Cette admiration de l’environnement conditionne également notre regard sur les autres: qui ne sait pas contempler la Création ne saura pas contempler ses «frères et sœurs», a-t-il prévenu.
S’attristant de ce rapport «d’ennemis» avec l’environnement, l’évêque de Rome a appelé à entretenir une fraternité avec la Création. Il ne faut pas oublier que l’exploitation de la nature «se paie cher», a ajouté le pape. Si «Dieu pardonne toujours» et que «nous pardonnons parfois», «la nature ne pardonne jamais». Il a ainsi partagé à la foule ses inquiétudes au sujet des conséquences du réchauffement climatique en Antarctique et appelé à s’interroger sur l’avenir des générations futures.
Prendre soin de la Création et contempler sont donc deux attitudes qui conduisent à rééquilibrer notre relation d’êtres humains avec la Création. Le pontife romain a également salué «ces mouvements, associations, groupes populaires, qui s’engagent pour protéger leur territoire avec ses valeurs naturelles et culturelles». Si ces derniers ne sont pas toujours appréciés, ils contribuent à «la révolution du soin» à laquelle chacun est appelé.
En saluant les fidèles arabophones à l’issue de l’audience, le pape François a exprimé sa «gratitude aux médecins, aux infirmières, au personnel de santé et aux associations bénévoles» qui se sont engagés à faire face à la pandémie qui «bouleverse le monde entier». «Que l’Esprit Saint, source de tout bien, nous aide à réfléchir sur la précarité de la vie humaine», a-t-il ajouté. (cath.ch/imedia/cg/rz)
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