L'accord Chine-Saint-Siège devrait être prolongé

L’accord signé par le Saint-Siège et la Chine le 22 septembre 2018, qui portait sur la nomination des évêques du pays, devrait être reconduit pour deux ans dans les mêmes termes, affirme le quotidien français La Croix le 15 septembre 2020. Contacté par l’agence I.MEDIA, le Bureau de presse du Saint-Siège n’est pas en mesure de confirmer cette information.

L’accord arrive à échéance le 22 septembre 2020, et devrait, selon la source anonyme consultée par le quotidien français, garder les mêmes termes, ceux-ci étant tenus secrets par les deux parties. Contacté par l’agence I.MEDIA, le Saint-Siège invite à se reporter à la dernière intervention officielle du cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin.

Ce dernier avait publiquement exprimé sa confiance dans le renouvellement de l’accord historique le 14 septembre, lors d’un événement diplomatique organisé à Rome: «Il y a de fortes chances qu’il soit renouvelé». Mais il avait aussi souligné «des problèmes indéniables» avec Pékin, une déclaration laissant entendre que certains points pourraient être renégociés.

Pendant cette rencontre, le prélat avait par ailleurs prononcé un discours rendant hommage à «l’Ostpolitik», une posture diplomatique adoptée par le Saint-Siège dans les années 60 visant à entamer une discussion avec le bloc de l’Est. Cette dernière fait écho à bien des égards à celle mise en œuvre par la Secrétairerie d’État avec la Chine.

Accord en attente de Pékin, ou déjà signé?

S’appuyant sur les propos du cardinal-secrétaire d’État, la vaticaniste Franca Giansoldati affirme elle aussi dans Il Messaggero le 15 septembre que l’accord «est reconduit, au moins pour deux ans». Selon elle, il aurait été mené à bien malgré d’importantes résistances internes.

Selon le vaticaniste Gerard O’Connell, pour le magasine jésuite America, un nouvel accord n’a été pour l’instant que «présenté» par le Saint-Siège à Pékin. Le pouvoir chinois ne l’aurait pas encore accepté. Les diplomates du pontife envisageraient à terme d’installer un bureau à Pékin. Une avancée qui ne figurerait pas pour l’instant dans l’accord, affirme le journaliste le 15 septembre. Des officiels de l’administration vaticane, proches du dossier chinois, lui ont cependant confié «être sur la corde raide».

La porte semble ouverte

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois Wang Wenbin n’a quant à lui pas confirmé l’accord entre les deux parties lors d’une conférence de presse le 15 septembre, que rapporte le même jour l’agence de presse italienne Nova. «Grâce aux efforts des deux parties ces dernières années, les relations sino-vaticanes ont continué à s’améliorer», a-t-il cependant souligné.

L’accord temporaire «a été mis en œuvre sans heurts au cours des deux dernières années», a affirmé le porte-parole chinois. Signe que l’accord semble en bonne voie, il a insisté sur ce qui unit les deux camps: «Les deux parties se soutiennent mutuellement dans la lutte contre la pandémie de coronavirus et s’engagent conjointement à maintenir la sécurité de la santé publique mondiale. La confiance mutuelle et le consensus ont été approfondis». (cath.ch/imedia/cd/rz)

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