La crise sanitaire a révélé un paradoxe, souligne le prélat français: « elle a mis en lumière nos limites que nous ne voulions plus voir ». Une opportunité s’offre pourtant aux hommes selon lui : « découvrir le soin de la Terre, des pauvres et des plus fragiles ». C’est ce principe que développera le prochain message pour la Paix de 2021 a expliqué Mgr Duffé, afin de construire des perspectives de paix.
Le message pour la paix cherchera par là à « valoriser le texte » de l’encyclique «Tous Frères» sur la fraternité et l’amitié sociale, afin de le « faire connaître et que chacun se l’approprie », explique-t-il. Cette encyclique, représentera en quelque sorte le « texte de la maturité » et le « journal de bord » de son pontificat. Là où pour Laudato Si’ il avait confié une partie de la rédaction à « une équipe de scientifiques et de théologiens », le pontife est cette fois l’auteur d’au moins 80% du texte, assure le prélat français.
L’encyclique répondra à un « appel à l’aide » que le pontife a ressenti pendant la crise sanitaire. Lorsque les chefs d’État l’appelaient, le pape François pouvait en effet sentir une certaine « peur » dans leur voix. Il s’est alors demandé « comment susciter chez eux l’espérance ». « Dans la fraternité, il y a l’espérance, considère Mgr Duffé, un frère c’est ça ».
L’encyclique cherchera donc à « théoriser la simplicité dans les relations » et à « revenir à la fraternité dans un contexte où celle-ci est menacée ». Il sera donc question de « notre relation au Christ », de l’amitié, mais aussi de la fraternité dans les prises de décision. Le successeur de Pierre pourrait par cette encyclique « déployer cette valeur de la fraternité pour en tirer une nourriture spirituelle ».
Une source vaticane indique par ailleurs qu’il y sera question exclusivement « des relations civiques ». Ce nouveau texte de François, qui semble parfois faire écho au Document sur la Fraternité humaine signé à Abou Dabi en 2019, ne sera pas axé seulement sur le dialogue interreligieux même si une partie lui sera consacrée.
Selon cette source, le titre italien de l’encyclique utilise en effet le terme de «fraternità" et non de «fratellanza«. Si ce dernier terme fait référence chez le pape à la promotion les bonnes relations entre religions et civilisations, le terme «fraternita" semble se rapporter spécialement à une approche des rapports humains. (cath.ch/imedia/ah/mp)
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