Fritz Oser a d’abord fréquenté l’école normale à Soleure où il a obtenu un diplôme d’enseignant de musique en 1962. Il a ensuite poursuivi ses études en philosophie à Bâle sous la direction de Karl Jaspers, puis à la Sorbonne et à l’Institut catholique de Paris. En 1966, il a été chargé de cours de didactique à la Faculté de théologie de Lucerne. En 1972, il devient assistant à l’Institut pédagogique de l’Université de Zurich, où il a présenté sa thèse sur «l’apprentissage de la conscience». En 1981, il est nommé professeur titulaire de pédagogie à l’Université de Fribourg. Un poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite en 2007.
Auteur d’un grand nombre d’ouvrages et d’articles, lauréat de plusieurs prix et distinctions, dont deux doctora honoris causa des universités de Mayence et d’Helsinki, Fritz Oser avait acquis une réputation internationale bien au-delà de l’Alma mater fribourgeoise.
Pour la théologie catholique, il était un interlocuteur recherché. Il s’était entre autres intéressé au développement religieux de l’enfant pour lequel il avait développé un modèle en cinq étapes. Au départ, il y a la croyance naïve et enfantine: Dieu voit tout, sait tout, peut tout faire. Dans un deuxième temps, la négociation commence: Si je fais ceci, Dieu me donnera cela. La foi enfantine grandit. La troisième étape est basée sur l’autodétermination humaine. La tension de la réconciliation entre autonomie et transcendance divine, caractérisent les étapes suivantes. Ce modèle est toujours d’actualité dans le domaine du travail communautaire ou de l’éducation religieuse.
Pour Fritz Oser, il était important de placer l’individu au centre de la relation avec Dieu. Un de ses livres importants s’intitule «La relation avec Jésus : manuel pour l’enseignant». «Ce livre a été un changement de paradigme», estime Albert Biesinger, ancien professeur de l’Université de Tübingen. «Fritz Oser était partisan d’une théologie qui s’éloigne du catéchisme pour s’orienter vers une relation avec Dieu conçue individuellement.»
Comme professeur, Fritz Oser a conduit de nombreux projets de recherche en psychologie pédagogique sur l’enseignement et l’apprentissage, la formation des enseignants et la profession d’enseignant. En pédagogie générale, il s’est intéressé en particulier à l’image et à l’éthique professionnelle des enseignants.
Localement, Fritz Oser a été très impliqué dans la rénovation du couvent des cordeliers de Fribourg. En 2011, il a fondé l’association des amis du couvent des cordeliers qu’il a présidée. «Il était important pour lui que l’héritage culturel soit préservé», note le Père franciscain Pascal Marquard. (cath.ch/mp)
Maurice Page
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