Le gouvernement fédéral et le Parlement, tout comme les milieux patronaux, se prononcent clairement contre cette initiative de la droite conservatrice, car elle remet en cause la voie bilatérale avec l’Union Européenne et serait néfaste pour l’économie et la prospérité suisses.
Dans un communiqué de presse publié le 2 septembre à Berne le 2 septembre 2020, le Conseil de l’EERS propose simplement «une réflexion sur les frontières», estimant que les «frontières sont des portes sur le monde».
Au-delà de l’orientation économique et politique des débats autour de l’initiative de limitation, le Conseil de l’EERS met l’accent sur des considérations éthiques et théologiques en rapport avec les frontières.
Il relève que «celle ou celui qui ne dépasse pas de frontières vit dans l’immobilité et la peur de l’étranger» et rappelle à l’occasion de la votation du 27 septembre 2020 sur l’initiative dite «de limitation» que les êtres humains sont des «passeurs de frontières».
Le Conseil de l’EERS estime que l’initiative de limitation a «des implications bien plus profondes que la résiliation d’accords bilatéraux» et que «si de hautes frontières représentent le repli sur soi et une prétendue sécurité, des frontières perméables et peu contraignantes créent au contraire un climat de confiance, de coopération et d’appartenance commune».
«Une frontière clarifie les rapports entre les pays et entre les citoyens. En ce sens, elle est facteur de paix. Mais une frontière peut aussi alimenter des illusions comme l’autosuffisance, l’autoprotection ou un optimisme complaisant».
Un document de l’EERS intitulé «Faire des frontières des horizons» propose sept pistes de réflexion à ce propos. (cath.ch/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/initiative-de-ludc-pas-de-mot-dordre-de-leglise-evangelique-eers/