Le pape François a appelé ce prêtre de la Congrégation des Pères libanais maronites à ses côtés alors qu’il annonçait la tenue de cette journée organisée le 4 septembre 2020.
En assistant à la première audience générale publique du pontife depuis le début de la pandémie en Italie, le Père Georges Breidi, qui est depuis quatre ans étudiant à Rome, était loin d’imaginer la scène qui allait se produire. Sachant le pontife argentin particulièrement touché par la situation de son pays, c’est muni d’un drapeau qu’il s’est rendu à cette audience. «J’étais presque sûr qu’il allait le bénir», confie-t-il. Si l’évêque de Rome a en effet embrassé l’emblème en arrivant, l’histoire ne s’est pas arrêtée pas là. A la fin de l’audience, l’appelant à ses côtés, le pontife a délivré un long plaidoyer pour le Liban.
«J’espère que le message du Saint-Père peut changer quelque chose; mais, pour dire la vérité, nous avons besoin d’un miracle pour changer le cœur dur de ceux qui gouvernent le pays, nos politiciens, qui en sont arrivés là à cause de leur corruption», a confié le Père Breidi à I.MEDIA après l’audience.
«Pendant plus de 100 ans, le Liban a constitué une classe aisée au Proche-Orient, la Suisse de cette région, mais aujourd’hui, nous sommes face à une grande catastrophe. J’espère bien que le message du Saint-Père peut changer les cœurs pour qu’advienne la paix».
Le Père Breidi s’est réjoui également de la visite au Liban du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le 4 septembre, lors de la journée de jeûne et de prière, également annoncée par l’évêque de Rome lors de cette audience.
«Hier [Mardi 1er septembre 2020, ndlr], c’était le président français Emmanuel Macron. Le Premier ministre italien va visiter le Liban la semaine prochaine. J’espère que cette visite de la part du Vatican peut contribuer à augmenter les soutiens».
Durant ce plaidoyer dédié au Liban, tout en tenant d’une main le drapeau du prêtre maronite, l’évêque de Rome a notamment appelé les responsables politiques de ce pays à «s’engager avec sincérité dans l’œuvre de reconstruction en prenant en considération le bien commun et le futur de la nation». Après avoir serré le prêtre contre son cœur, il a ensuite invité la foule à se mettre debout et à prier en silence. Le pontife a ensuite fait signe au Libanais de s’exprimer.
«Je vous remercie, Sainteté. Nous avons besoin de votre soutien et du soutien de l’»Eglise universelle», a spontanément déclaré le prêtre. «Nous vous attendons pour bénir notre Terre bien-aimée».
Quelque 300’000 chrétiens auraient déjà présenté leurs documents pour émigrer en raison de la crise économique et politique que traverse ce pays, a-t-il expliqué à la foule. Le prêtre s’est enfin tourné vers le pape qui l’a étreint pendant quelques secondes. Un tonnerre d’applaudissement a retenti dans la Cour Saint-Damase, au Vatican. (cath.ch/imedia/cg/be)
I.MEDIA
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