Matthew Hood a été officiellement ré-ordonné le 17 août 2020, à la cathédrale de Détroit, rapporte Detroit Catholic, le site d’information du diocèse américain. Il officiait pourtant depuis 2017, suite à une première ordination, après l’achèvement de ses études au séminaire.
Le problème s’est produit lors du visionnement de la vidéo de son baptême, célébré en 1990, alors qu’il était enfant. Il a constaté que la formulation utilisée par le diacre Mark Springer était en effet «Nous te baptisons…». Or, la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) a précisé dans une note publiée le 6 août 2020, que les baptêmes qui n’utilisaient par la formulation officielle «Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit», étaient non valides.
Suite à cette découverte, le Père Hood a immédiatement contacté l’archidiocèse. Detroit Catholic rapporte qu’il était «anéanti» d’apprendre que son baptême n’était pas valable et que par conséquent, il n’était ni prêtre, ni confirmé, ni même catholique.
L’archidiocèse a très vite mis les choses en ordre pour Matthew Hood. Ce dernier a été dûment re-baptisé le 9 août. Immédiatement après, il a reçu le sacrement de l’eucharistie et de la confirmation. Et après une semaine de retraite, il a été ordonné diacre, et finalement prêtre deux jours plus tard, le 17 août.
L’archevêque de Détroit, Mgr Allen H. Vigneron, a confirmé, dans une lettre aux fidèles du 22 août 2020, que Matthew Hood avait été, durant les trois ans faisant suite à son ordination sacerdotale de 2017, non habilité à conférer la plupart des sacrements. Le prélat a assuré que la paroisse du Divin Enfant de Dearborn et de St-Laurent à Utica, où le Père Hood a officié, chercherait à contacter les personnes auxquelles il a administré les sacrements, afin que les choses soient examinées et rectifiées. L’archidiocèse recherche également les personnes qui auraient été invalidement baptisées par le diacre Mark Springer, aujourd’hui à la retraite.
Le Père Hood n’était ainsi pas habilité à conférer le sacrement du mariage, des malades, de célébrer des messes, ou de prononcer des absolutions. Pour autant, les baptêmes qu’il a célébrés sont considérés comme valides, du moment que la formule correcte a été prononcée, que la cérémonie a été conforme et que l’intention était présente, souligne le Père Stephen Pullis, directeur d’évangélisation pour l’archidiocèse de Détroit, puisque ce sacrement ne doit pas obligatoirement être conféré par un prêtre ou un diacre.
Concernant les autres sacrements, les personnes peuvent utiliser un formulaire de contact en ligne sur le site de l’archevêché. La première étape étant de déterminer la validité des sacrements.
«Bien que l’on pourrait être tenté de voir dans cette démarche une ‘chicane procédurière’, le langage utilisé lors de l’administration d’un sacrement est de la plus haute importance, relève le Père Pullis. Un baptême n’est pas juste un symbole ou la reconnaissance de quelque chose qui s’est déjà réalisé. Cela provoque un réel changement dans la personne. Eu égard aux effets produits, nous avons le devoir d’être très précis, autant dans les paroles que dans la forme, l’accomplissement et les objets utilisés». Le prêtre américain précise que l’Eglise utilise les termes «Je baptise», pour signifier que la personne baptise en tant que représentante du Christ, pas de la communauté.
Mgr Vigneron a toute fois assuré que ceux qui ont approché le Père Hood en toute bonne foi pour recevoir les sacrements «ne sont pas repartis les mains vides». «Nous savons que notre Seigneur, dans Son amour infini pour nous, a délivré une certaine mesure de Sa grâce. Dieu est amené vers les cœur aimants qui Lui sont ouverts». (cath.ch/detroitcatholic/rz)
Raphaël Zbinden
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