Tout en déplorant la montée de l’insécurité, Mgr Filipazzi a relevé qu’au Nigeria la loi ne semblait pas être appliquée de manière assez ferme pour amener les populations à respecter la vie, ainsi que les biens publics et privés. Le représentant du pape a tenu ces propos lors d’une conférence de presse, le 20 août 2020, au Centre pastoral Notre-Dame et Saint Kizito du diocèse d’Osogbo, au sud-ouest du pays.
«Les meurtres dans le pays, a-t-il précisé, ne sont pas spécifiques aux seuls chrétiens ou à l’Eglise catholique, mais touchent aussi les musulmans». Il a exhorté le gouvernement à prendre conscience de sa responsabilité de protéger le caractère sacré des vies humaines.
Plus de 10’000 personnes ont perdu la vie au Nigeria depuis 2010, et des milliers d’autres déplacées, aux cours de troubles interreligieux, d’attaques du groupe djihadiste Boko Haram, ou encore des violences ethniques. Outre les pertes en vies humaines, des églises, des mosquées, des livres saints (Bible et Coran), ainsi qu’un grand nombre de biens publics et privés ont été détruits.
Mgr Anthony Guido Filipazzi a aussi appelé le gouvernement à lutter contre «l’antagonisme entre chrétiens et musulmans», et à se concentrer sur la protection des Nigérians face à la violence.
Les évêques du pays ont aussi publié, le 8 août 2020, une déclaration dénonçant «l’insécurité croissante et les actes de terrorisme incessants dans le nord du Nigeria», et invitant leurs dirigeants à mettre fin à ce cycle infernal. Les prélats ont également célébré, dimanche 23 août, une journée de prières collectives pour demander l’intervention divine en faveur du Nigeria.
Le 15 août 2020, à l’occasion de l’Assomption, le pape François avait prié pour les chrétiens persécutés au Nigeria. (cath.ch/ibc/com/rz)
Ibrahima Cisse
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