Le pays fait face à des attaques djihadistes qui ont provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes.
Le Secrétariat permanent du conseil national de secours d’urgence burkinabé (SP/CONASUR), dans son rapport sur la situation des déplacés internes publié le 8 août 2020, note qu’en un mois le nombre des déplacés internes a augmenté de 3,52%.
Le cardinal Philippe Ouédraogo a invité à prier spécialement pour la réconciliation et la paix au Burkina Faso, déplorant que depuis des années le pays soit victime d’attaques à répétition et de crises en tout genre, «mais, comme je le dis souvent, notre kalachnikov de riposte est la prière pour que le Seigneur nous permette un changement de cœur afin de venir à bout du mal !»
Les attaques terroristes frappent sans distinction chrétiens, musulmans et adeptes des religions traditionnelles. Le Burkina Faso est le théâtre d’attaques djihadistes depuis cinq ans, en particulier dans le nord et l’est du pays. Ces attaques ont fait près de 1’100 morts et plus d’un million de déplacés dans le pays depuis 2015.
Le jour même de l’Assomption, le corps du grand imam de Djibo, Souhaibou Cissé, enlevé le 11 août 2020 à Gaskindé, dans la province du Soum (région du Sahel) par des individus armés, a été retrouvé dans le village de Tileré. L’assassinat du grand imam âgé de 73 ans a choqué la ville de Djibo, dans le nord du Burkina Faso, car cette personnalité était considérée comme un modèle de tolérance religieuse et de fraternité.
Souhaibou Cissé œuvrait depuis des années pour le rapprochement entre chrétiens et musulmans, note le journaliste Roger Sawadogo, responsable de programme de Radio Notre Dame du Sahel (RDNS). Il est présenté comme un leader religieux modéré. L’imam de Djibo faisait d’ailleurs partie de ceux qui avaient refusé de quitter la ville malgré les menaces terroristes.
Demandant la protection de la Vierge pour le peuple burkinabé, le cardinal Philippe Ouédraogo a également rappelé que le pèlerinage de cette année a revêtu une dimension particulière puisqu’il s’agissait du jubilé du pèlerinage national dans ce sanctuaire dédié à Notre Dame de Yagma, mère de Miséricorde.
L’archevêque de Ouagadougou a demandé que «Dieu nous libère de l’insécurité et des attaques terroristes, de la pandémie du coronavirus et nous donne des élections présidentielles et législatives pacifiques, crédibles et universellement acceptées», en allusion aux élections qui se tiendront le 22 novembre 2020 dans le pays.
Situé dans la banlieue la capitale, le sanctuaire de Notre-Dame de Yagma est érigé au sommet d’une colline, sur laquelle une reproduction en briques de la Grotte de Lourdes a été construite. La pose de la première pierre remonte à 1978. Le début effectif de la construction de l’église, souhaitée par le pape Jean Paul II lors de sa deuxième visite pastorale dans le pays en 1990, remonte à 1991, tandis qu’en 1998, la Conférence épiscopale du Burkina-Niger a proclamé Yagma «Centre national de pèlerinage». (cath.ch/lefasonet/vaticannews/be)
Jacques Berset
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