Le métropolite de Minsk et de Sloutsk, Pavel, a déclaré qu’il allait rencontrer des représentants des autorités biélorusses en vue d’une résolution pacifique de la situation qui s’est créée à la suite de l’élection présidentielle en Biélorussie.
Alexandre Loukachenko, briguant un 6e mandat présidentiel, a officiellement remporté 80% des voix face à Svetlana Tikhanovskaïa, ce que conteste l’opposition, qui parle de fraude massive. La rivale du président sortant, craignant pour sa sécurité, a dû se réfugier en Lituanie voisine. Le métropolite Pavel a affirmé que c’était aux autorités laïques de résoudre ce problème».
La mobilisation des manifestants anti-Loukachenko ne faiblit pas et le 13 août 2020, on recense 2 morts et des milliers d’arrestations, dont 700 pour la seule journée de mercredi 12 août. Selon le ministère de l’Intérieur biélorusse, une centaine de policiers auraient été blessés dans des affrontements avec les manifestants.
Devant la gravité de la situation, Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, archevêque catholique de Minsk, renouvelle l’appel au calme lancé les jours précédents. Il propose que les parties renoncent à la violence. «Puissent vos mains, créées pour un travail pacifique et une salutation fraternelle, ne pas se lever avec des armes ou des pierres. Ne laissez pas la force de la violence l’emporter, mais la force de l’argumentation, basée sur le dialogue dans la vérité et l’amour mutuel», implore-t-il.
L’archevêque propose la convocation immédiate de négociations pour «décider de l’avenir de notre patrie autour de la table et non derrière des barricades». Mgr Kondrusiewicz invite enfin toutes les personnes de bonne volonté à prier «avec ferveur» pour que le pays puisse renouer avec «la paix et l’harmonie».
Alexandre Loukachenko affiche sa fermeté face à la contestation dont il fait l’objet. Il assure que celle-ci est pilotée depuis l’étranger et qualifie les nombreux manifestants de «chômeurs au passé criminel». Une trentaine de prêtres orthodoxes biélorusses avaient rejoint le 10 août une «flash mob» pour protester contre le truquage des votes lors des élections, selon Radio Free Europe/Radio Liberty, une radio privée financée par le Congrès des Etats-Unis.
Plusieurs Etats européens ont dénoncé la répression en cours: les voisins de la Biélorussie, à savoir la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, qui ont présenté un plan prévoyant la création d’un «conseil national» réunissant des représentants du gouvernement biélorusse et de la société civile, sous peine de sanctions de Bruxelles, rapporte Vatican Media.
Le métropolite Pavel a également appelé tous ceux qui sont «venus en Biélorussie pour donner des leçons» à rentrer chez eux. «Retournez chez vous, laissez au peuple biélorusse le droit de décider lui-même de son choix», a déclaré le métropolite Pavel, appelant les parents des enfants qui sont sur les barricades à bien réfléchir et à parler à leurs enfants.
Le chef de l’Eglise orthodoxe estime qu’il faut choisir la voie pacifique pour obtenir un accord. Il a admis qu’il y avait des problèmes: «Ils peuvent et doivent être résolus, mais pas par un bain de sang», a déclaré le métropolite de Minsk et de Sloutsk. (cath.ch/vaticanmedia/interfax/be)
Jacques Berset
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