Georges Scherrer, kath.ch/ traduction, adaptation Bernard Litzler, cath.ch
Le titre officiel de Marianne Pohl-Henzen, nommée pour le 1er août 2020, est celui de déléguée épiscopale pour la partie germanophone du canton de Fribourg. Mais c’est depuis 2012 qu’elle travaille pour le Vicariat épiscopal alémanique. Elle est donc responsable de tous les domaines de la partie alémanique du diocèse (le «Deutschfreiburg»).
Seule l’administration des sacrements ne la concerne pas: «Pour de telles tâches, il faut un prêtre», explique-t-elle. «Je souhaite d’ailleurs qu’un service d’accompagnement spirituel soit pris en charge par un prêtre et un laïc.» Car, pour elle, les prêtres n’ont pas toujours les compétences que les laïcs peuvent avoir. Il est également plus facile de porter la responsabilité à deux. Mais il reste clair pour elle que les décisions importantes sont prises en accord avec l’évêque ou le Conseil épiscopal.
En tant que femme, Marianne Pohl-Henzen arrive avec son parcours de vie. Deux de ses cinq enfants sont mort-nés. «J’étais alors professeur d’allemand. Après la mort de mon premier enfant, je me suis remobilisée et je suis restée à l’école». Elle s’occupe ensuite des deux enfants suivants, nés vivants, souhaitant «surtout être là pour eux. Je ne pensais qu’à ça». Puis son quatrième enfant est mort-né, lui aussi. «Du coup, j’ai commencé à me préoccuper des questions de la foi.»
De nombreuses questions existentielles se posent alors. «Par hasard, j’ai découvert qu’on pouvait se former comme catéchiste. Ainsi, je pourrai prendre en charge moi-même l’éducation religieuse de mes enfants». Elle suit ensuite des études de théologie à Zurich. Et la jeune famille déménage de Fribourg à Courtaman, dans le district du Lac. C’est là que Marianne commence à donner des cours d’éducation religieuse dans deux paroisses et est intégrée l’équipe pastorale de Morat.
Bientôt, elle est nommée assistante pastorale, «parce que je ne dispose pas de la licence en théologie». De façon concomitante, elle devient la personne de contact pour les membres francophones de la paroisse. Maintenant, dans la région diocésaine de Fribourg alémanique, elle porte la responsabilité d’un vicaire épiscopal – en dehors des tâches sacramentelles. Et elle parle le dialecte alémanique local.
En fait, peu de choses changeront dans sa nouvelle fonction. Depuis son entrée au Vicariat épiscopal en 2012 comme bras droit du vicaire épiscopal, l’abbé Nicolas Glasson, Marianne Pohl-Henzen a été active dans trois domaines : la gestion administrative, pastorale et les ressources humaines.
La nouvelle déléguée de l’évêque espère qu’à l’avenir, elle pourra travailler plus étroitement avec la Corporation ecclésiastique cantonale pour le recrutement et l’encadrement du personnel. «Parce que, dit-elle, il faut beaucoup d’énergie et de connaissances, par exemple pour rédiger un contrat de travail personnalisé».
Son objectif est qu’à l’avenir, l’Église ne se préoccupe pas d’abord de ses propres problèmes, mais qu’elle se rapproche des gens. «Nous devons mieux écouter quand les familles, une mère, un père veulent nous dire quelque chose. Nous devons, être présents pour les gens, là où les choses se passent».
«Dans la partie alémanique du diocèse, nous sommes depuis des années en processus d’apprentissage pour renforcer l’esprit d’équipe de tous les responsables pastoraux et façonner la responsabilité des dirigeants dans le sens de la coopération et du respect mutuel. Ma nomination montre que notre évêque veut rendre possibles de nouvelles voies pour l’ensemble du diocèse ici, qui soient compatibles avec le droit de l’Église»: paroles d’une femme engagée. (cath.ch/kath.ch/bl)
Bernard Litzler
Portail catholique suisse
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