La fresque du Valentin est «un patrimoine exceptionnel mais méconnu», déclare Francesca Piqué, directrice du projet du FNS, au quotidien romand 24 Heures du 30 juillet 2020. C’est pour découvrir ses secrets que son équipe de scientifiques scruteront l’œuvre jusqu’en septembre. Ils se serviront d’un attirail de techniques non invasives, entre autres des rayons UV et infrarouges, pour étudier la fresque, d’une surface de 200 m2. «Le message de l’œuvre est ce qu’il y a de plus important, note Francesca Piqué , de la SUPSI (Scuola Universitaria Professionale della Svizzera Italiana). Et pour le saisir, il faut comprendre ses matériaux».
La fresque du Valentin, réalisée par le peintre italien Gino Severini en 1935, est considérée comme un chef d’œuvre de l’art sacré. Liée au Groupe de Saint-Luc pour le renouveau des arts sacrés en Suisse romande, elle représente un cycle marial résolument moderne. L’artiste y a allié tradition et modernité dans une époque de changements dans la décoration des édifices religieux. Il s’agit d’un syncrétisme de l’iconographie traditionnelle et des courants avant-gardistes- dont les mouvements futuriste et cubiste. L’équipe de chercheurs a déjà pu déterminer que Gino Severini a perfectionné son art, par rapport aux quatre autres peintures murales réalisées dans des églises suisses, notamment à Semsales et à La Roche, dans le canton de Fribourg.
Une des tâches des experts sera également de déterminer l’origine des failles qui sillonnent la peinture. La restauration de celle-ci est prévue dans un projet global de rénovation de la basilique, lancé il y a quelques années. Le travail du FNS arrive ainsi opportunément pour assister ce projet.
La paroisse de Notre-Dame cherche encore 1,2 million de francs pour restaurer l’intérieur de l’édifice, bâti en 1835 par l’architecte Henri Perregaux. La Fondation d’Olcah, créée pour collecter les fonds, a réuni 4,7 millions de francs sur les 5,9 millions nécessaires à la première phase des travaux, qui devraient démarrer en 2021. La seconde phase concernera l’aménagement de salles dans le clocher et sous le parvis. L’ensemble du projet représente 10,8 millions, dont 1,5 million sera assuré par la Ville de Lausanne.
Notre-Dame du Valentin, élevée au rang de basilique mineure par Jean Paul II en 1992, a déjà connu deux restaurations importantes ces dernières années: son clocher de 38 m a été réparé en 2006, et l’enveloppe extérieure de l’édifice a été rafraîchie en 2011. Deux chantiers financés par les services publics. (cath.ch/24h/rz)
Raphaël Zbinden
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