Mercredi matin, jour de la fête de sainte Marie-Madeleine, «apôtre des apôtres» selon les mots du pape François, ces sept femmes ont chacune remis à la nonciature apostolique à Paris un dossier personnel où elles exposent leur profession de foi, la fonction à laquelle elles se portent candidates et le type de service qu’elles sont capables d’assumer. Elles demandaient par ailleurs à être entendues par Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique en France, seul habilité à transmettre ces candidatures au pape François. Elles qualifient leur action «d’acte salutaire de désobéissance à la doxa ecclésiale»
Chacune de ces sept candidatures est «le fruit d’un appel et d’un discernement propres, jusque-là étouffés par la discrimination dont sont l’objet les femmes dans l’Eglise catholique», expliquent les initiatrices de ce mouvement qui porte le nom du Collectif Toutes Apôtres! Après la secousse provoquée par la candidature d’Anne Soupa, 73 ans, à l’archevêché de Lyon le 25 mai dernier, ces femmes veulent elles aussi rendre publique leur vocation.
Le Collectif Toutes Apôtres! est cofondé par Alix Bayle (cofondatrice du PA.F, collectif pour une Parentalité Féministe), Anne Guillard (cofondatrice de la collective Oh My Goddess!), Hélène Pichon (auteure de L’Eternel au Féminin, manifeste pour une nouvelle théologie de la libération), Valentine Rinner (cofondatrice de la collective Oh My Goddess!) et Anne Soupa (présidente du Comité de la Jupe). Cette initiative entend montrer que seule l’union des femmes fera leur force.
Les organisatrices relèvent que ces sept candidatures ont été suscitées et rassemblées par le Collectif Toutes Apôtres! en moins d’un mois, «ce qui démontre qu’il existe une réserve de femmes prêtes intérieurement à assumer une candidature pourtant interdite (…) Un potentiel important de femmes appelées existe que personne ne connaît encore. Nous savons, par contre, que de nombreuses femmes de grande valeur ont dû refuser notre proposition, par peur – ô combien fondée – de perdre leur responsabilité dans l’institution».
Elles déplorent que «la mise sous silence des femmes par l’Eglise pendant des siècles perdure encore de manière diffuse. Nombreuses sont les femmes que nous avons rencontrées qui n’osent pas candidater de peur de perdre leur travail d’enseignement dans des instituts catholiques ou d’être mises à l’écart dans leurs activités paroissiales et diocésaines».
Dans leur Manifeste du 22 juillet en faveur des femmes dans l’Eglise catholique, les initiatrices affirment que «l’absence des femmes en situation de responsabilité – que ce soit à la gouvernance de nos paroisses, de nos diocèses, au Vatican ou comme ministres ordonnées – constitue un scandale autant qu’un contre-témoignage de l’Eglise. Cette immense injustice n’est pas un problème mineur mais blesse l’ensemble du corps ecclésial». (cath.ch/com/be)
Jacques Berset
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