«J’ai changé d’avis après les révélations de l’Illustré. La procédure de nomination (qui n’avait encore pas été officialisée au niveau du diocèse, ndlr) a été stoppée», a confirmé Mgr Morerod, évêque de LGF. Il était interpellé sur la question lors de la conférence de presse qu’il donnait dans la matinée à l’évêché à à propos des conclusions de l’enquête interne sur l’affaire Frochaux.
Sur le sort du chanoine, l’évêque de LGF a relevé que cette affaire avait plusieurs dimensions: personnelle, spirituelle et psychologique. Et donc «qu’en l’état je lui ai proposé de prendre un temps de retraite et de recevoir un accompagnement psychologique».
Mgr Morerod met en avant, plus que l’orientation sexuelle, «le respect de l’engagement au célibat pris lors de son ordination. Il s’agit pour lui d’affronter la réalité et de déterminer comment gérer cette situation. Cela reste ouvert».
L’Illustré a révélé l’activité sur un site de rencontre gay du chanoine alors que celui-ci allait être nommé curé de la cathédrale de Fribourg par Mgr Charles Morerod.
L’intéressé a reconnu les faits dans un courrier adressé à l’hebdomadaire romand où il reconnaît s’être inscrit sur des sites de rencontre gays. «Ma présence sur ce site et les rencontres qui en ont découlé ne sont pas compatibles avec mon engagement. Je me suis perdu», a-t-il confié. Il dit avoir voulu arrêter et pour cela avoir consulté un psychothérapeute mais sans trouver de réponses.
Tout comme Mgr Morerod, il assure ne pas avoir connaissance d’un réseau gay au sein du diocèse de LGF. Cette révélation est tombée alors que l’évêque communiquait à la presse les conclusions de deux enquêtes sur l’affaire Frochaux. L’ex-curé de la cathédrale a dû démissionner après avoir été suspendu pour une affaire d’abus sexuels, en 1998, sur un mineur âgé de 17 ans.
Juste après l’affaire Frochaux, cela pose clairement la question de l’étude préalable des profils des personnes appelées à exercer des fonctions importantes au sein du diocèse. «Je ne veux pas de chasse aux sorcière ni jouer le rôle de policier, a argumenté Mgr Morerod, mais il s’agit de prendre son engagement au sérieux». Le célibat n’est ni naturel ni facile, a-t-il ajouté. «Je ne croirais pas la personne qui me le dirait. C’est une vraie question. Mais si quelqu’un ne peut vraiment pas le tenir, il faut choisir une autre voie». (cath.ch/illustre/bh)
Bernard Hallet
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