Bien que le nombre de victimes du coronavirus reste très limité au Sénégal – la statistique officielle fait état de 150 morts – les évêques du pays n’envisagent pas une reprise des célébrations et des activités publiques avant le 15 août.
Les églises du Sénégal sont fermées depuis la mi-mars. Les évêques ont très tôt pris les devants, en annulant les manifestations pouvant entraîner des rassemblements de fidèles, et reportant des évènements religieux, tels que les pèlerinages, les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), les kermesses diocésaines et paroissiales. C’est dans ce cadre, que les fidèles ont célébré Pâques puis l’Ascension et la Pentecôte dans la résignation, car confinés chez eux, contrairement à la tradition.
«Malgré notre soif commune de retrouver le chemin de nos églises, nous, vos évêques, vous exhortons à être patients dans la foi et dans l’espérance» affirment, le 10 juillet 2020, les évêques en annonçant leur décision de continuer à conserver fermées les églises même après que le gouvernement a assoupli les restrictions liées au Covid-19.
Les évêques mettent en garde contre la probabilité d’une deuxième vague de contamination qui pourrait conduire à un nouveau confinement. Les tendances «montrent à quel point la situation actuelle est délicate et combien la prudence et la sagesse sont nécessaires».
Le 4 juillet, le gouvernement sénégalais a annoncé la levée de certaines restrictions, après deux nuits de violentes protestations contre le couvre-feu. Le Ministre de l’intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a déclaré que le couvre-feu serait repoussé de 21 à 23 heures et que les restrictions sur les déplacements entre les régions du Sénégal seraient levées. Le Ministre a aussi annoncé un allègement des restrictions de rassemblements dans les lieux publics ou privés, les églises, les restaurants, les gymnases, les casinos.
Plus encore que les conséquences sanitaires, l’épidémie de Covid-19 a eu des conséquences socio-économiques pour le Sénégal. Des secteurs entiers de l’économie, tels que les transports aériens, le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, la culture et les loisirs, l’artisanat et le commerce de produits agricoles, sont à l’arrêt, ou au ralenti.
D’après les dernières évaluations officielles, le taux de croissance économique a chuté de 6,8% à 1,1%. L’Etat a mis en place un fonds de ‘riposte et de solidarité contre les effets de la pandémie Covid-19’. Dénommé ‘Force Covid-19’, il est doté de 1’000 milliards de francs CFA (plus de 1,6 milliard CHF), destiné à soutenir les secteurs sinistrés et à apporter une assistance vivrière à 1,1 million de ménages vulnérables.
L’Eglise catholique a enregistré officiellement un seul fidèle emporté par la maladie. Il s’agit d’un jeune paroissien d’une trentaine d’années. Mais de fait, on ne sait pas s’il y a d’autres victimes catholiques», a déclaré à cath.ch, l’Abbé Augustin Thiaw, secrétaire général de la Conférence épiscopale interterritoriale Sénégal, Mauritanie, Guinée-Bissau. «Les catholiques sont dans la masse: ils sont dans les marchés, dans les bureaux et partout avec les autres», a-t-il ajouté.
«En attendant, au nom du devoir de solidarité citoyenne et du devoir de charité chrétienne, nous vous demandons de persévérer dans l’effort, en respectant les normes de sécurité sanitaire qui nous sont rappelées constamment par les services compétents», soulignent les évêques, avant de conclure: «En agissant ainsi, nous préservons notre vie et celle des autres». (cath.ch/ibc/fides/mp)
Ibrahima Cisse
Portail catholique suisse
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