Diocèse de Lugano: la pandémie n’arrête pas les camps voc’s

Contrairement à la Suisse romande, les traditionnels camps voc’s ont été maintenus cet été au Tessin. Plusieurs paroisses tessinoises ont décidé d’offrir à leurs jeunes des journées de partage et de réflexion. Malgré des adaptations du programme et la mise en place des règles d’hygiène imposées par la pandémie, l’enthousiasme est au rendez-vous au sud des Alpes.

Toute en soutenant la décision du gouvernement tessinois permettant l’organisation de telles activités de pastorale jeunesse, l’évêché de Lugano a indiqué que la responsabilité de ces camps voc’s incombait uniquement aux communautés paroissiales.

De nombreuses paroisses ont dû renoncer à organiser des camps d’été cette année, selon un principe de précaution et à cause de difficultés logistiques. Celles ayant tout de même décidé d’organiser des colonies de jours, même si un peu remaniées, l’ont fait avec la plus grande prudence.

Reprogrammées dans les locaux des paroisses, ou organisées en collaboration avec les écoles primaires communales, les propositions d’activités de jour à partager en compagnie de leurs camarades, ne manquent pas pour les jeunes tessinois.

Pas de piscine? Découvrons le paysage!

«Certes, nous avons dû par exemple renoncer à la classique sortie à la piscine, explique Katia Colombo qui a co-organisé la colonie de jour pour une vingtaine d’enfants à Chiasso. Avec son mari, deux de leurs filles et neuf autres bénévoles, ils ont pu assurer la présence continue des animateurs, comme l’exigent les protocoles cantonaux de protection anti-Covid-19.

Les colonies de jour sont une réponse importante des paroisses tessinoises aux besoins des familles en cette période de pandémie. | © catt.ch

«Mais nous avons introduit des excursions alternatives autour de Chiasso, Balerna. Et aussi une visite à la Suisse miniature de Melide», raconte la tessinoise.

Une organisation «presque familiale», dans le respect des règles strictes de prévention, qui a exigé beaucoup de flexibilité et de créativité de la part des responsables. Ils ont ainsi introduit plusieurs nouveautés dans le programme, comme les «Jeux olympiques» ou un «Talent show».

«Pour créer un sentiment d’équipe, souligne Umberto, le mari de Katia, il faut partager les talents de chacun, mais aussi nos propres peurs et nos faiblesses. Après les premiers jours un peu éprouvants, la colonie s’est bien déroulée et le bilan est certainement positif».

Les enfants nourrissent la communauté

Un enthousiasme similaire caractérise l’expérience d’autres paroisses tessinoises. Comme celle de Castelrotto, dans la région de Lugano, où des dizaines de jeunes sont accueillis dans les espaces paroissiaux, selon une formule étendue sur un mois.

«Nous offrons aux enfants un mois entier d’activités», affirme don Carlo. Les jeunes participants peuvent s’inscrire de semaine en semaine. Mais la plupart d’entre eux, de façon tout à fait surprenante pour nous, nous a demandé, dès le début, de pouvoir participer au mois entier», explique le curé de la paroisse qui pour la préparation et le déroulement du camp voc est soutenu par l’animateur laïc Roberto Ghiazza.

Cette année, les camps voc’s ont une valeur non seulement pastorale, mais aussi sociale

Roberto Ghiazza, animateur laïc à Castelrotto

«Je pense que les camps de cette importante année, organisés dans ce contexte particulier de pandémie, ont une valeur non seulement pastorale, mais aussi sociale, soutien Roberto Ghiazza. Ils offrent en effet une aide concrète aux familles et, à travers elles, à la société dans son ensemble».

Au-delà de la signification sociale de cette activité pastorale, le Tessinois se dit satisfait des normes de prévention que les autorités cantonales ont exigées. «Je pense qu’il s’agit d’un plan de protection élaboré avec beaucoup de prévoyance et qui nous permettra de travailler avec sérénité et de manière presque normale».

Mais la colonie de jour, en ces mois de pandémie, devient également une importante expression de la vie paroissiale en tant qu’expérience communautaire. «Après tout, ce n’est pas seulement une proposition d’activité que nous offrons, mais aussi quelque chose que nous recevons des enfants, en tant que communauté chrétienne. Leurs chansons, leur voix, leur vie nourrissent notre communauté et la font se sentir tout aussi vivante», témoigne don Carlo.

La pandémie inspire la nouveauté

Dans la nécessité de donner une réponse concrète aux besoins des familles, il y a même des paroisses dans lesquelles la colonie de jour en est à sa première édition. C’est le cas par exemple à Minusio, au bord du lac Majeur.

Paradoxalement, c’est précisément la situation d’urgence qui nous a donné l’intuition de proposer une colonie de jour

Don Pio Camilotto, curé de la paroisse de Minusio

«Paradoxalement, c’est précisément cette situation d’urgence qui nous a donné l’intuition de lancer cette initiative, explique don Pio Camilotto, le curé de la paroisse. C’est donc en pensant à ces familles, certainement nombreuses, qui ne peuvent pas partir en vacances cette année, que nous avons introduit cette nouveauté».

Les enfants sont ici accueillis de 8h30 à 16h30. Une attention particulière est donnée aux normes d’hygiène et de prévention. «C’était l’une de nos premières préoccupations, confirme don Pio. Chaque matin, avant que les enfants ne se rencontrent, nous mesurons leur température».

À l’origine de l’idée, il y a Annalisa Jorio. «L’année dernière, pendant la colonie d’été à la paroisse de la Sainte Famille de Locarno, nous avons atteint les 90 participants», explique la jeune mère de famille, qui fait également partie des volontaires qui ont assumé le bon déroulement de la colonie. «Une participation remarquable et aussi un peu difficile à gérer, se souvient-elle. Parmi eux, il y avait de nombreux enfants de notre paroisse. C’est ainsi que l’idée est née de créer quelque chose de familier aussi chez nous, afin de soulager aussi un peu les autres colonies».

Malgré les sévères mesures d’hygiène, les doutes et les craintes n’ont pas manqués. «Nous nous sommes demandés jusqu’au dernier moment, s’il était vraiment opportun de lancer l’initiative cette année, compte tenu de la situation dans laquelle nous vivons, affirme la Tessinoise. La satisfaction des enfants nous a complètement récompensés. Je ne pouvais pas imaginer un été où les enfants auraient été obligés de rester enfermés à la maison. Nous faisons ce que nous pouvons. L’important, c’est d’être là!» (cath.ch/catt.ch/lq/dp)

Davide Pesenti

Portail catholique suisse

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