L’homme est né à Bâle le 26 novembre 1937, où il passé son enfance. Il y a effectué ses études de droit, se souvient Gret Lustenberger, une amie de longue date qui l›a connu alors qu’il était engagé dans le scoutisme, au début des années 1960. L’engagement a marqué la vie de Jean-Paul Rüttimann, témoigne cette membre de la Communauté des Missionnaires Laïques (CML), à Villars-Sur-Glâne. A commencer par le Tiers-Monde.
En 1967, il part au Burkina Faso dans le cadre d’un programme d’enseignement mis sur pied par les Pères Blancs. Il se tournera ensuite vers le journalisme mais sans oublier son engagement de la première heure. «Il était très impliqué dans le développement des pays du Sud», indique Charles Ridoré, qui l’a côtoyé à l’Institut de journalisme de l’Université de Fribourg alors qu’il y enseigna la profession dès les années 1970. Il a soutenu activement l’association «Solidarité Fribourg Haïti», créée par Charles Ridoré pour venir en aide à la population victime du séisme de 2010.
Jean-Paul Rüttimann, journaliste entre autres à Radio Suisse Internationale et à la chaîne publique SRF, a travaillé pour les médias dans plusieurs pays d’Afrique. Il fut expert à l’Action de Carême dans la commission «Tiers-Monde», dans le domaine de la coopération et du développement. Fidèle à son engagement pour les pays du Sud, il a été président du Festival du Film de Fribourg (FIFF) – à l’origine le Festival des films du Tiers-Monde – de 1996 à 2000.
Dans le cadre du Synode de 1972, correspondant à la mise en application des décisions du Concile Vatican II par les évêques suisses, le Bâlois prit la direction, en 1969, de la commission préparatoire interdiocésaine n° 10: «Mission, tiers-monde et paix». Le Fribourgeois André Gachet qui a fait sa connaissance à cette époque évoque la hauteur de vue de l’homme: «Il voyait plus loin»
«Jean-Paul était un homme de principe, mais pas rigide», se souvient l’ancien secrétaire romand d’Action de Carême, Charles Ridoré. Il était très cohérent et à l’écoute de ses étudiants qui venaient lui demander des conseils dont il n’était jamais avare. Sa rigueur était appréciée, l’homme écouté. «Il a été l’un des maillons incontournables de l’évolution de l’information de l’Eglise catholique», explique André Kolly, faisant allusion à la restructuration des centres des médias catholiques. Jean-Paul était un homme dévoué. Son sérieux traduisait un souci de bien faire, ajoute l’ancien directeur du Centre catholique de radio et télévision.
Au milieu des années 2000, une réforme des médias catholiques s’impose: il faut davantage de collaboration interne et externe, plus de présence dans les médias publics et surtout créer un service central de l’information.
Mandaté par la Conférence des évêque suisses (CES), Jean-Paul Rüttimann met son expertise professionnelle au service des médias catholiques. De 2007 à 2008, il élabore un business plan pour le développement de la communication et du travail médiatique.
Le document synthétise une centaine d’entretiens avec des interlocuteurs des trois régions linguistiques. Les propositions de Jean-Paul Rüttimann sont adoptées par les évêques suisses en 2008. Son travail, qui servira de base à l’élaboration de la structure des centres de médias en Eglise telle qu’on les connaît aujourd’hui, à Lausanne, Zurich et Lugano, vient en complément du rapport de Reinhold Jacobi commandé par la Conférence centrale catholique) romaine (RKZ).
L’association C@tholink lancée le 21 décembre 1998, devient cath.ch et est prise en charge par la rédaction de l’Agence de presse internationale catholique (APIC). Un web-éditeur est engagé en 2010 pour faire tourner le site nouvellement créé. Une petite révolution. Jean-Paul Rüttimann a su partager son expertise. (cath.ch/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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