L’Eglise catholique aux Etats-Unis est confrontée depuis près de 20 ans au scandale des abus sexuels commis sur des enfants par des membres du clergé. Du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019, indique le Rapport 2019 sur la mise en œuvre de la Charte pour la protection des enfants et des jeunes, 4’220 adultes ont présenté 4’434 allégations d’abus.
Par rapport à 2018, le nombre d’allégations a augmenté de manière significative. Cela est en partie dû aux allégations supplémentaires reçues à la suite de poursuites judiciaires, de programmes d’indemnisation et de faillites.
Mais, précise Mgr José H. Gomez, archevêque de Los Angeles et président de l’USCCB, grâce aux efforts fournis – notamment grâce aux conseils de courageux survivants d’abus et à l’engagement de dizaines de milliers de professionnels et de bénévoles laïcs – «les nouveaux cas d’inconduite sexuelle de prêtres impliquant des mineurs sont rares aujourd’hui dans l’Eglise catholique aux Etats-Unis».
C’est l’une des principales conclusions de l’audit indépendant de cette année sur les efforts de prévention des abus dans l’Eglise. A l’échelle nationale en 2019, parmi plus de 37’000 prêtres diocésains et religieux, il n’y a eu que 37 allégations impliquant des mineurs durant l’année sous revue. Parmi elles, 8 ont été prouvées et les prêtres ont été retirés du ministère. Toutes ces dénonciations ont été signalées à la justice.
«Bien sûr, chaque cas est un cas de trop, et nous restons vigilants et déterminés à prévenir ce mal», écrit dans la préface de ce rapport de 68 pages Mgr José H. Gomez, archevêque de Los Angeles et président de l’USCCB. Qui souligne que «mes frères évêques et moi-même tenons à présenter nos excuses à tous ceux qui ont subi des abus de la part de quelqu’un au sein de l’Eglise et nous voulons exprimer notre engagement pastoral à aider chaque victime-survivante à trouver la guérison et l’espoir».
Le Comité pour la protection des enfants et des jeunes de la Conférence des évêques des Etats-Unis (USCCB) et le Conseil national de révision établi en 2020 par l’USCCB, a publié son 17e rapport annuel en date du 25 juin 2020.
37 plaintes ont été déposées par des mineurs, dont huit vérifiées, sept non fondées, six avec des preuves insuffisantes, douze encore sous enquête, trois concernant des ordres religieux et une se référant à un autre diocèse, peut-on lire dans le rapport.
Sur cette même période, les diocèses et éparchies américains ont aidé et apporté un soutien psychologique à 1’138 nouvelles victimes et à leurs familles. Avec eux, 1’851 victimes et membres de famille ayant signalé des abus lors de précédents audits ont continué à bénéficier d’une assistance.
En 2019, plus de 2,6 millions de vérifications d’antécédents ont été effectuées sur le clergé, le personnel et les bénévoles travaillant pour l’Eglise. En outre, 2,6 millions d’adultes et 3,6 millions d’enfants et de jeunes ont participé à des programmes d’information et de sensibilisation pour aider à reconnaître et à signaler les abus.
Le rapport examine également la manière dont les diocèses mettent en œuvre les mesures de la Charte de Dallas, lancée par les évêques américains en 2002 en réponse à la première émergence du scandale de pédophilie au sein de clergé. Les inspections effectuées dans 64 diocèses et éparchies et l’examen des données fournies par 130 autres diocèses ont permis de constater que seuls trois d’entre eux étaient partiellement en défaut: le diocèse d’Oakland, l’archidiocèse des Ukrainiens de Philadelphie et le diocèse de Saint-Thomas des Syro-Malabars.
Trois éparchies, en revanche, n’ont pas participé aux audits: les éparchies syro-malankar de Sainte-Marie-Reine de la Paix, de Saint-Pierre Apôtre de San Diego des Chaldéens et de Saint-Nicolas des Ukrainiens de Chicago. (cath.ch/usccb/be)
Jacques Berset
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