L’affaire de l’immeuble de Londres est le fruit des révélations faites par le Saint-Siège en octobre 2019 sur l’acquisition irrégulière par des membres de la Secrétairerie d’État d’un bien immobilier de luxe dans un quartier huppé de la capitale anglaise. Ce dossier est revenu sur le devant de la scène récemment, après l’arrestation le 5 juin 2020, puis la libération le 15 juin suivant, du courtier Gianluigi Torzi, accusé notamment par la justice du Vatican d’extorsion et de blanchiment d’argent. Raffaele Mincione, lui aussi sous le coup d’une enquête du Saint-Siège, a contre-attaqué en s’en prenant directement au rôle du Vatican dans cette affaire.
Le financier italo-britannique met en cause le Saint-Siège, qui avait racheté ses parts dans l’immeuble du numéro 60 de Sloane Avenue, et demande à la justice anglaise, dont il dépend, de trancher. Il a engagé une action contre la Secrétairerie d’État et la succursale appartenant à cette dernière, 60 SA Ltd, en charge de la gestion du bâtiment. Pour rappel, l’homme d’affaires avait été choisi en 2013 par le Vatican pour orchestrer l’acquisition de 55% de l’ancien siège social de Harrods, reconverti en appartements; lui-même en avait récupéré les 45% restant.
Le financier affirme s’inquiéter de la régularité de l’opération d’acquisition par le Saint-Siège de ses 45%. Devant une gestion du parc immobilier jugée défaillante, dans laquelle Raffaele Mincione était déjà mis en cause, le Saint-Siège avait décidé de racheter les 45% lui appartenant, impliquant dans cette opération le courtier italien Gianluigi Torzi.
Dans un entretien accordé à l’agence de presse italienne AdnKronos, le 6 juin 2020, Raffaele Mincione pointe du doigt le rôle du substitut aux affaires générales de la Secrétairerie d’État du Saint-Siège, Mgr Edgar Peña Parra, qui aurait été à l’origine de la désignation de Gianluigi Torzi. Il affirme aussi que le Saint-Siège a fait une plus-value de 23 millions d’euros dans l’acquisition de l’immeuble londonien.
Concernant Raffaele Mincione, la justice vaticane s’interroge sur son rôle exact dans cette transaction finale, et notamment son lien avec Gianluigi Torzi, un autre Anglo-Italien. La justice du Vatican a décider de relâcher ce dernier, qui risque toujours jusqu’à 10 ans de prison. Il est accusé notamment d’une tentative d’extorsion estimée à 15 millions d’euros aux dépens du Saint-Siège. (cath.ch/imedia/cd/rz)
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