Mgr Lugones, évêque au profil très social de Lomas de Zamora, diocèse de la banlieue de Buenos Aires, est un légat très proche du pontife : ce dernier a ainsi procédé à son ordination sacerdotale en 1999 alors qu’il était archevêque de la capitale argentine. Les liens de l’actuel prélat avec les organisations sociales du pays (syndicats, associations, etc.) ont poussé les services secrets argentins de la présidence Macri à procéder à une surveillance très poussée de l’homme d’Église.
Outre ses comptes bancaires et cartes de crédit, l’agence gouvernementale a procédé à plusieurs mises sur écoute de l’évêque, surveillant en particulier ses conversations avec le pape François, a révélé au prélat le juge en charge de l’enquête sur ces pratiques illégales, Federico Villena. Selon le média argentin Pagina 12, les agents du gouvernement pensaient que Mgr Lugones «travaillait à [la formation] d’une armée politique liée au pontife».
La conférence des évêques d’Argentine a réagi par un communiqué, publié le 11 juin, témoignant de sa solidarité à Mgr Lugones et condamnant les «crimes d’espionnage illégal» dont il a été victime. Elle a appelé à bannir du pays ces «actions qui sont contraires aux valeurs de la démocratie et qui affectent gravement la liberté individuelle et la vie privée des citoyens».
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement argentin surveille «de trop près» les évêques de son pays. Alors archevêque de Buenos Aires, le cardinal Jorge Mario Bergoglio avait subi le même sort sous la présidence de Néstor Kirchner, entre 2003 et 2007, le pouvoir craignant son fort engagement social. (cath.ch/imedia/cd/rz)
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